Souffrance n 6 000 malades nécessitant une transplantation sont toujours sur la liste d'attente. Les spécialistes en la matière veulent inculquer aux citoyens l'idée liée au prélèvement d'organes après leur mort. Si certains sont soulagés par la dialyse, d'autres au contraire ne peuvent plus la supporter. D'abord parce que cela coûte excessivement cher, mais aussi parce que certains sont atteints, outre d'insuffisance rénale, par d'autres pathologies telles que le diabète, l'hépatite B ou C… Dans ce cas, le traitement par dialyse devient plus compliqué. Selon le Pr Rayane, ces malades nécessitent une transplantation du rein, néanmoins, dira-t-il, il y a un véritable problème de déficit en matière de don d'organes. «Le problème ne se pose pas pour ceux qui ont trouvé un donneur, généralement un membre de leur famille, mais les autres vivent un véritable cauchemar et attendent inlassablement d'éventuelles solutions. D'autant plus, il faut le souligner, que seuls les pistonnés peuvent réellement bénéficier d'une prise en charge et d'un transfert à l'étranger. Les autres sont condamnés à souffrir en silence, devant cette maladie sournoise qui ronge leur rein. Donner son rein après la mort est en vérité une idée quasiment rejetée par les gens, bien que cela permette de redonner la vie aux malades. En dépit de la législation et d'une fetwa qui autorise le prélèvement d'organes sur les cadavres, le nombre de donneurs est restreint du fait que les personnes refusent d'être dépouillées de leurs organes après leur décès. C'est dans ce contexte, particulièrement pénible pour les dialysés que l'Association algérienne d'aide aux insuffisants rénaux plaide pour la multiplication des interventions de la greffe rénale pour la création d'une sorte de fichier national au niveau des hôpitaux permettant aux personnes désirant faire don d'un organe de le faire de leur vivant et ainsi de bénéficier d'une carte de donneur qui certifiera le prélèvement après leur décès. Face à l'insuffisance de donneurs potentiels, limités aux seuls parents et devant l'accroissement du nombre d'insuffisants rénaux, le recours à ce type de prélèvement sur cadavre, autorisé par la loi et la religion, constitue la solution la plus indiquée pour le traitement de cette pathologie, ont assuré, à maintes reprises, les médecins spécialistes. Il est à rappeler que la dialyse reste le seul moyen pour lutter contre l'insuffisance rénale, avant de passer à un stade très avancé où la greffe devient incontournable. Le rôle des néphrologues est d'éviter le pire en minimisant les dégâts et ce, en essayant de retarder autant que faire se peut, l'échéance de la greffe rénale d'autant plus que selon le Pr Benabadji, chef de service néphrologie de l'hôpital de Beni Messous, sur 13 000 dialysées seulement 500 sont greffés depuis 2007. La Société algérienne de néphrologie activant depuis deux ans sur le dossier a recensé près de 500 donneurs qui ont signé leur accord et sont munis de la carte de «donneur potentiel». Le Pr Rayane veut encourager plus de dons, «c'est un acte charitable qui ne coûte rien aux donneurs, mais qui au contraire sauvera des vies humaines», a-t-il argué.