Tournée n Mme Catherine Ashton entame à partir de ce soir une tournée diplomatique qui la mènera jusqu'au 18 mars en Egypte, en Syrie, au Liban, en Jordanie et dans les territoires palestiniens occupés. Cette tournée intervient au milieu d'une énième phase de blocage des négociations entre Israël et les Palestiniens, provoquée par l'annonce de constructions juives à El-Qods-Est occupée. La chef de la diplomatie européenne, la Britanni-que Catherine Ashton, arrive dans la soirée au Caire, première étape de sa tournée au Proche-Orient en plein blocage du processus de paix israélo-palestinien. Elle doit s'entretenir demain, lundi, avec les responsables égyptiens. Mme Ashton doit aussi se rendre à Gaza afin de se faire une idée de l'utilisation de l'aide humanitaire européenne et de la situation de la population. «Je suis préoccupée par le fait qu'Israël ait annoncé cela juste au moment où les pourparlers indirects allaient commencer avec les Palestiniens», a-t-elle dit dans une interview accordée à quelques journalistes, en marge d'une réunion avec plusieurs ministres européens des Affaires étrangères à Saariselk, dans le nord de la Finlande. Emboîtant le pas aux Etats-Unis qui ont dénoncé en des termes inhabituellement durs les nouveaux projets de construction de logements juifs à Jérusalem-Est, Mme Ashton s'est dit «très préoccupée» par cette initiative intervenue au moment-même où le vice-président américain, Joe Biden, se trouvait en Israël. Mme Ashton a appelé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à «faire preuve de leadership» en jouant sincèrement le jeu de la paix. «Nous avons besoin d'un accord négocié de paix, il doit arriver rapidement et maintenant», a-t-elle ajouté. Présent en Finlande, le ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt, a souligné qu'«il appartenait à présent au gouvernement israélien de prouver qu'il veut réellement la paix». «Nous restons sur cette position qu'il ne faut plus de colonisation», a dit son collègue français Bernard Kouchner, jugeant «très regrettable» le feu vert aux logements juifs. La présidence espagnole de l'UE s'est, quant à elle, inquiétée d'un échec définitif des chances de paix si rien ne bouge. Par ailleurs, la presse israélienne s'alarme ce dimanche de la «crise ouverte» avec Washington, en pleine visite du vice-président américain Joe Biden. Selon le quotidien Haaretz, «l'heure de vérité a sonné pour Netanyahu qui va devoir choisir entre, d'une part ses convictions idéologiques ainsi que son alliance avec la droite, et de l'autre la nécessité de garder le soutien des Etats-Unis». «La crise entre l'administration Obama et le gouvernement israélien est la plus grave depuis dix ans», estime le quotidien populaire Maariv, sous une caricature de Netanyahu, brûlant à petit feu dans une marmite assaisonnée par le Président américain Barack Obama.