L'Union européenne a exhorté hier Israël à oeuvrer en faveur d'une relance immédiate des négociations de paix avec les Palestiniens, mettant en garde contre un échec définitif des efforts de réconciliation si l'impasse perdure. «Je suis très préoccupée», par l'annonce cette semaine du ministère israélien de l'Intérieur d'un projet de construction de 1600 nouveaux logements dans un quartier juif ultra-orthodoxe de Jérusalem-Est, a déclaré la chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, qui se rend à partir de demain dans la région. «Je suis préoccupée par le fait qu'Israël ait annoncé cela juste au moment où les pourparlers indirects allaient commencer» entre Israéliens et Palestiniens, a-t-elle ajouté dans une interview à quelques journalistes, en marge d'une réunion avec plusieurs ministres européens des Affaires étrangères à Sarriselkä, dans le nord de la Finlande. On remarquera que la chef de la diplomatie de l'UE était plus préoccupée du calendrier de l'annonce que du fait que les constructions à Jérusalem-Est occupée nuisent au processus de paix. Mme Ashton a appelé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à «faire preuve de leadership» dans son pays en faisant progresser les efforts de paix, pour pouvoir régler notamment la question de la colonisation juive. «Nous avons besoin d'un accord négocié de paix, il doit arriver rapidement, maintenant», a-t-elle ajouté. La présidence espagnole de l'UE s'est montrée également inquiète. «Jusqu'à présent, il n'est pas trop tard, mais si nous attendons encore plus de deux ans il sera trop tard car il n'y aura plus d'objet à négocier, plus de territoire», du fait de la progression des colonies juives en Cisjordanie, a estimé le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos. Il sera à cette date «extrêmement difficile de fixer des frontières» entre l'Etat hébreu et un Etat palestinien, a-t-il estimé. De surcroît, «la direction palestinienne modérée ne serait pas capable de se maintenir en place en tant que partenaire» dans les négociations, a-t-il ajouté. Mme Ashton doit se rendre jusqu'au 18 mars en Egypte, en Syrie, au Liban, en Jordanie, en Israël, où elle est attendue le 17 mars, et dans les Territoires palestiniens occupés. Elle doit notamment se rendre à Ghaza, mais a prévenu hier qu'elle n'avait pas l'intention de rencontrer des responsables du Hamas.