Plus de 200 objets couvrant 1000 ans d'art islamique et tirés de la collection de l'Agha Khan, l'une des plus riches et des plus vastes du monde, sont exposés depuis mercredi à Berlin. Des peintures, des dessins, des céramiques ou encore des sculptures sur bois permettent d'admirer la diversité et l'opulence de la culture islamique qui s'est étendue au cours des siècles de la Péninsule ibérique et du Maghreb et à la Chine. L'exposition organisée au Martin -Gropius-Bau jusqu'au 6 juin est la plus importante à ce jour tirée de la collection privée du prince Karim Agha Khan IV, chef spirituel des musulmans ismaéliens, et qui est considéré comme un descendant direct du prophète Mohammed. Des échantillons moins larges avaient déjà été ouverts au public à Londres, Paris, Lisbonne et Madrid. En 2013, un musée de l'Agha Khan, dessiné par l'architecte japonais Fumihiko Maki, doit ouvrir à Toronto pour en accueillir l'intégralité. Parmi les pièces les plus remarquables figurent des pages du manuscrit du Shah Nama (Livre des Rois) rédigé par le poète perse Firdawsi au XVIe siècle, une robe de soie damassée mongole du XIIIe siècle ou encore une double page du "Coran Bleu", datant du IXe siècle. Le plus vieux manuscrit arabe connu, "Le canon de la médecine" du philosophe et médecin Avicenne, qui a été la référence des médecins en Europe pendant 500 ans, est également présenté. L'exposition est divisée en sections, comme "Le Verbe divin", où sont regroupés manuscrits du Coran et objets relatifs au Hadj (pèlerinage à La Mecque), ou encore "La Route des Marchands", qui conduit le visiteur d'Al-Andalus, le royaume arabe ibérique, à travers le Maghreb, la Sicile, l'Egypte, Constantinople, Damas, Bagdad, jusqu'à l'Asie centrale, la Perse et l'empire Moghol d'Inde. Le Président de la République allemand, Horst Köhler, a exprimé mardi soir, lors de l'inauguration, l'espoir que cette exposition constitue une "contribution au dialogue entre les cultures".