Rappel n Un séminaire national sur l'industrie et la promotion du livre a eu lieu dernièrement à Alger, à l'initiative du syndicat national des éditeurs du livre. L'organisation d'une énième rencontre autour du livre, qui sera certainement suivie d'autres, démontre l'intérêt porté par les professionnels au secteur de l'édition et leur intérêt pour l'état actuel du livre. Elle démontre également que la question du livre est toujours aussi problématique. C'est pourquoi le séminaire est aussi et en quelque sorte un énième appel lancé par les différents acteurs de la chaîne du livre aux instances concernées pour leur faire part de leurs inquiétudes quant au devenir du livre et de ses différents métiers. Editeurs comme libraires, bibliothécaires ou auteurs continuent effectivement à dresser un constat critique sur la situation actuelle de la profession et donc du livre. Les uns déplorent que les maisons d'édition en Occident impriment des milliers d'exemplaires pour un seul ouvrage alors que les maisons d'édition algériennes trouvent encore des difficultés pour l'impression de quelques milliers d'exemplaires, d'autres alors regrettent que ces quelques exemplaires édités mettent au minimum deux à trois ans pour être écoulés sur le marché. D'autres acteurs du livre ne cessent d'exprimer leur indignation quant à l'augmentation des tarifs douaniers sur les matières premières, nécessaires à la fabrication du livre local, tandis que le livre importé bénéficie de facilités douanières qui ont contribué à la baisse de son prix face à l'augmentation des prix du livre local. C'est pour toutes ces raisons que les professionnels du livre font continuellement appel à l'Etat pour qu'il s'implique dans le domaine de l'industrie du livre et concentre ses efforts dans sa promotion à travers le territoire national. Car pour ces professionnels, il est du devoir de l'Etat d'intervenir pour consacrer les fondements d'une politique d'édition claire à même de redonner au livre la place qui lui sied. Le rôle de l'Etat consiste à élaborer une loi sur le livre, en vue d'organiser d'une manière plus professionnelle et rentable cette profession et définir les responsabilités. Et cela par la création d'instances publiques indépendantes de suivi des questions relatives au livre et à la lecture, comme l'office national du livre et le centre national du livre ou encore l'observatoire national du livre. Tous insistent sur le fait qu'il faut qu'il y ait un suivi permettant de réguler le secteur du livre, de le renforcer et le rendre plus dynamique, performant et rentable aussi bien au plan commercial que culturel.