«Les revendications des prisonniers du Sud en matière d'indemnisation sont ''légales''», a affirmé, à Info Soir, Farouk Ksentini. Le président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme, (CNCPPDH), qui a fait cette déclaration en marge d'une conférence de presse sur les droits de l'homme en Algérie organisée au centre de presse El Moudjahid, a précisé que «leurs doléances ont été transmises au président de la République, en attendant la réponse consistant à prendre des dispositions en leur faveur». D'après le porte-parole du comité de défense des internés des camps du Sud, Noureddine Belmouhoub, le nombre de victimes de l'incarcération au Sud durant la tragédie nationale se situe entre 15 000 et 18 000 personnes. Interrogé, par ailleurs, sur le dossier des disparus, Ksentini a affirmé que «sur le plan intellectuel, la demande de vérité sur les disparitions est parfaitement concevable et logique, mais dans la pratique, elle est irréalisable». «Comment identifier, plus de dix ans après, des agents de l'Etat qui se sont rendus coupables de ces disparitions ?», s'est-il interrogé, poursuivant : «Personne ne sait ce qui s'est passé en vérité et il n'y a ni archives ni témoignages, comment demander donc à l'Etat de se lancer dans des procès contre des personnes sans la moindre preuve ?» Ksentini préfère à cet effet, que «la page soit tournée» Pour sa part, le responsable de la cellule chargée de la réconciliation nationale au niveau de la Cour suprême, Maître Azzi Merouane, a affirmé, que conformément à l'article 47 relatif à la réconciliation nationale, plusieurs mesures ont été prises depuis 2008 jusqu'à janvier 2010. il y a d'autres nouvelles mesures qui ont également été prises pour régler définitivement tous les problèmes liés à la tragédie nationale rentrant dans le cadre de la réconciliation nationale. «Tous les dossiers seront traités et réglés». S'agissant du dossier des disparus, Maître Azzi Merouane, évalue le nombre de ces derniers à 6 500. Depuis la mise en œuvre de la réconciliation jusqu'à ce jour, près de 6400 familles ont été indemnisées. 100 familles refusent l'indemnisation et réclament la vérité sur les circonstances de la disparition de leurs proches. «Entre 10 et 15 familles ont été instrumentalisées par des organisations internationales à des fins politiques», a-t-il déclaré