Projets n Homme de théâtre (comédien et metteur en scène), Mohamed Laïd Kabouche, directeur du Théâtre régional de Guelma, entend donner à cette institution un caractère et une personnalité. «Toute ma stratégie se situe, cette année, autour de la construction de la personnalité du Théâtre régional de Guelma. Mon travail consistera à redonner à cet établissement une dimension théâtrale, c'est-à-dire que je ne veux pas qu'il soit vu en tant que petit et jeune théâtre», dit-il. Et d'ajouter : «On voudrait qu'il soit vu en tant que porteur de projets, théâtre de réflexion, où on peut faire de la recherche et où les gens peuvent se rencontrer et débattre sur des questions liées au 4e art. Le théâtre ne doit pas être un espace de sketchs.» Interrogé sur la manière de procéder, Mohamed Laïd Kabouche dira : «Par la forme de gestion», et d'expliquer : «J'ai pris attache avec l'université, nous allons essayer de créer un club de théâtre au sein de l'université de Guelma et faire un travail de prospection quant à l'encadrement et la formation parmi les étudiants qui s'intéressent au théâtre, et tenter de préparer une troupe ou les talents de demain, et créer un espace de réflexion.» Prendre attache avec l'université, c'est aussi entrer en contact avec les établissements scolaires. «Ce que j'espère, à long terme, c'est de mettre en place des animateurs à travers mes comédiens qui seront délégués auprès des écoles pour inculquer l'art des planches aux élèves et initier ces derniers au théâtre», a-t-il confié. Le but est d'animer des ateliers, encadrer des stages, monter des spectacles pour apporter une nouvelle forme dans l'expression d'art dramatique. Le directeur du Théâtre régional de Guelma, pour qui «le théâtre exige un savoir et un savoir-faire», entend également créer une bibliothèque et installer une petite commission, voire des ateliers de lecture qui seront chargés de sélectionner les textes intéressants à produire. Le Théâtre régional compte ouvrir ses portes aux troupes indépendantes. «Il (le théâtre) sera aussi ouvert aux associations et aux coopératives. Il va tout faire pour encourager ces dernières. Il va coopérer avec elles et les prendre en charge, en leur assurant la formation, parce qu'elles constituent l'environnement immédiat du théâtre. Ce sont elles qui vont être le cordon ombilical entre le théâtre en tant que structure et le public.» Cela revient à dire que le Théâtre régional de Guelma fera participer à son action les troupes indépendantes ainsi que les jeunes talents, c'est-à-dire «intégrer quelques éléments dans nos distributions dans un système de convention», confie-t-il, et de poursuivre : «Et puis il retourne avec cette expérience au sein de l'association pour la partager avec le reste des membres de façon à sortir de la gestion archaïque des associations et des coopératives, en la renouvelant et en lui donnant une nouvelle dynamique.» l Interrogé sur l'état des lieux du théâtre à Guelma, Mohamed Laïd Kabouche répondra : «Il y a une particularité à Guelma, à savoir qu'il y a beaucoup d'amateurs qui font de l'activité théâtrale», et de reprendre : «Nous allons coopérer avec eux pour créer une dynamique au niveau de la ville de façon à ce que le théâtre soit, lui-même, un espace de débat de la cité de Guelma, et là nous revenons au théâtre : théâtre et cité.» Mohamed Laïd Kabouche a été installé à la tête de la direction du théâtre au mois de septembre et, depuis, il œuvre à suivre sa feuille de route qu'il a tracée. «Aussitôt installé à la tête du théâtre, j'ai aussitôt commencé à travailler. Nous avons d'ores et déjà trois productions théâtrales», a-t-il dit, et de préciser : «J'ai trouvé le théâtre dans un état lamentable, il fallait remettre tout en place.»Mohamed Laïd Kabouche regrette également l'absence, pour le moment, de conditions pour une meilleure pratique. «Nous n'avons pas d'équipement technique (sono, éclairage…), nous devons emprunter ou en acheter et essayer de créer notre propre animation et diffuser nos produits.» Ainsi toute la stratégie de Mohamed Laïd Kabouche se situe, cette année, dans un premier temps, à réhabiliter l'infrastructure du théâtre et, dans un second, à construire la personnalité de l'institution.