Crise n Le Premier ministre israélien a haussé le ton à propos de Jérusalem, faisant apparemment peu de cas du mécontentement des USA. Benjamin Netanyahu n'a pas quitté la résidence présidentielle immédiatement après son entretien avec le Président américain, entretien qui a duré 90 minutes selon un responsable américain. Il a demandé à contacter ses collaborateurs, a indiqué un responsable américain. Puis, il a souhaité revoir le Président américain. Un second entretien de 35 minutes a eu lieu entre les deux hommes. Autre fait inhabituel, le Président américain ne s'est pas présenté avec son visiteur devant les caméras à l'issue de la réunion. Des responsables de la Maison-Blanche avaient refusé de qualifier tant le ton des discussions que leur teneur, mais quelques heures plus tôt le Premier ministre avait planté le décor de sa rencontre avec le dirigeant du pays principal allié d'Israël. «Si les Américains soutiennent les demandes déraisonnables présentées par les Palestiniens concernant un gel de la construction à Jérusalem, le processus politique risque d'être bloqué pendant un an», avait-il lancé. Et au moment-même où se déroulait la rencontre, plusieurs médias israéliens ont annoncé que la municipalité israélienne de Jérusalem avait donné son feu vert final à la construction de 20 logements à l'emplacement d'un hôtel palestinien à Jérusalem-Est. Cette annonce, si elle est confirmée, résonnera comme un écho de l'incident qui a déclenché il y a deux semaines la crise actuelle entre Israël et les Etats-Unis : l'annonce de 1 600 nouvelles constructions à Jérusalem-Est, en pleine visite du vice-président américain, Joe Biden. Washington avait fermement condamné l'initiative, arguant le fait qu'elle n'était pas seulement néfaste pour la paix mais aussi pour la crédibilité des efforts américains afin de regagner la confiance du monde arabe et isoler l'Iran. Avant de se rendre à Washington, Netanyahu avait refusé de discuter de Jérusalem. «Le peuple juif a construit Jérusalem il y a 3 000 ans et le peuple juif construit Jérusalem aujourd'hui», a-t-il réitéré lundi dernier devant l'Aipac, le principal groupe d'influence américain pro-Israël. La position de Netanyahu, habituelle de la part du chef de gouvernement israélien, prend un sens différent dans le contexte de la forte tension entre Israël et les Etats-Unis. Son discours «creuse le fossé entre l'administration Obama et le gouvernement israélien à propos de Jérusalem et des négociations», estiment les observateurs. L'Autorité palestinienne a jugé, quant à elle, que ces propos menaçaient les efforts américains pour relancer le processus de paix. De son côté, l'Arabie saoudite a dénoncé les propos du Premier ministre israélien et a demandé au Quartette pour le Proche-Orient «des clarifications» sur ces déclarations qui remettent en cause, selon elle, les efforts de paix.