Selon les médias israéliens, les deux hommes évoqueront les négociations «indirectes» entre Israël et les Palestiniens et l'échéance du gel provisoire des constructions dans les colonies juives en Cisjordanie. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, espère donner une image plus sereine de ses relations avec le président Barack Obama demain à la Maison-Blanche après le précédent sommet en mars qui s'était achevé sur un sérieux coup de froid. Sur le fond, en revanche, les analystes ne s'attendent à aucune percée dans la mesure où les deux dirigeants ne disposent aujourd'hui que d'une marge de manoeuvre limitée, chacun pour des raisons de politique intérieure. Au menu des discussions figureront, selon les médias israéliens, les négociations «indirectes» entre Israël et les Palestiniens et l'échéance du gel provisoire de la construction dans les colonies juives de Cisjordanie occupée qui doit expirer en septembre. Parmi les autres dossiers: la situation dans la bande de Ghaza après la levée partielle du blocus israélien et la crise nucléaire iranienne. Sous pression internationale, Israël a fini par alléger son blocus à la suite du raid contre une flottille humanitaire pour Ghaza qui a fait neuf morts parmi les passagers d'un navire turc le 31 mai. L'opération a provoqué une grave crise avec Ankara, un autre allié stratégique de Washington. Selon un porte-parole du département d'Etat, Philip Crowley, les Etats-Unis ont déjà parlé avec les représentants des deux pays et s'attendent à ce que M.Netanyahu présente au président Obama «un rapport préliminaire de l'enquête israélienne sur la tragédie de la flottille». A propos des Palestiniens, M.Netanyahu a affirmé qu'il insisterait sur la nécessité de passer des discussions indirectes, parrainées par les Etats-Unis, à des négociations directes. «Une bonne part de mes conversations avec le président Obama sera consacrée à la manière de démarrer immédiatement des pourparlers de paix directs», a déclaré M.Netanyahu la semaine dernière après un énième entretien avec l'émissaire spécial américain pour le Proche-Orient George Mitchell. Les Palestiniens ont suspendu le dialogue direct en décembre 2008 à la suite de l'offensive israélienne contre la bande de Ghaza. Depuis le début mai, des discussions ont repris par l'intermédiaire du sénateur Mitchell mais elles n'ont débouché sur rien pour le moment. Lors de leur dernière entrevue à Washington, M.Netanyahu avait eu droit en mars à un accueil glacial à la Maison-Blanche, privé même de la traditionnelle photo de la poignée de mains. Les Etats-Unis avaient ainsi exprimé leur vif mécontentement après l'annonce par Israël, pendant une visite du vice-président Joe Biden, de la construction de 1600 logements dans un quartier de colonisation de Jérusalem-Est annexée. Cette fois, l'atmosphère devrait être plus chaleureuse. «Le plus important pour les Etats-Unis ce sont les apparences. Fondamentalement, c'est une administration qui veut faire bonne figure et montrer qu'elle parvient à quelque chose», affirme le spécialiste du Proche-Orient, Barry Rubin. Benjamin Netanyahu avance néanmoins en terrain miné. Le président Obama souhaite qu'il prolonge le gel de la colonisation en Cisjordanie occupée au delà de la fin septembre. Mais les faucons de la coalition au pouvoir en Israël sont opposés à toute extension du moratoire, et, plus généralement, à toute concession aux Palestiniens. M.Netanyahu reste dans le vague sur cette question. Interrogé vendredi par la télévision publique, il s'est borné à rappeler que le «gouvernement avait décidé d'un gel» en refusant de dire s'il prévoyait de le prolonger. «Je subodore qu'Obama va faire tout ce qu'il peut pour obtenir de Netanyahu ce qui pourrait ressembler à un engagement en faveur d'une prorogation du gel», estime l'analyste Jonathan Spyer. «Netanyahu va faire attention à ne rien céder, tout en restant vaguement gentil, mais sans rien donner de concret», prédit M.Spyer.