Résumé de la 30e partie n Sadjia n'a plus envie de voir sa belle-mère et ses belles-sœurs. Mais elle sait aussi qu'elle sera obligée de les supporter, tout le temps qu'elle restera chez elles. Les enfants dorment profondément. Elle n'arrive toujours pas à trouver le sommeil. Elle se tourne et se retourne dans son lit. Outre le séisme, qui a bouleversé sa vie, elle a vécu des moments intenses. D'abord, ses beaux-parents et l'hostilité de sa belle-mère et de ses belles-sœurs, la visite faite à sa mère et la rencontre de Nadir… Certes, elle ne s'attendait pas à être accueillie avec enthousiasme par ses beaux-parents – hormis son beau-frère Omar et sa femme Djamila. Elle a déjà passé une année avec eux, au début de son mariage et elle a souffert de leurs persécutions. Elle était diplômée et se destinait à l'enseignement, mais son beau-père a refusé qu'elle travaille. Elle n'avait même pas le droit de sortir. Elle voulait divorcer, mais Mourad a pu se débrouiller pour louer un logement à Alger. Puis, aidé par le père de Sadjia (il avait une pension en devises), il a acheté un logement dans la banlieue d'Alger. Sadjia se rappelle avec émotion son père, aujourd'hui décédé. Grâce à lui, elle a pu échapper aux persécutions de ses beaux-parents, construire son foyer, avoir des enfants… et surtout exercer son métier. Elle s'est arrêtée quelques années pour élever ses enfants, puis elle a repris. Elle assure des vacations, mais on lui a promis un poste… Et le séisme est venu bouleverser sa vie. Nadir… Elle a envie de pleurer, en pensant à lui. Nadir, c'est son premier amour. Elle ferme les yeux, elle se reporte à quinze, seize années plus tôt. Elle était encore lycéenne et son cousin, lui, venait d'avoir son bac. Elle le fréquentait en secret et ils s'aimaient. Elle pensait l'épouser mais leurs parents n'étaient pas au courant. Et puis, Nadir est parti faire des études de médecine à Alger. elle a eu son bac, mais elle a préféré aller dans un Institut technologique d'éducation... l'université, c'était trop loin. Elle a eu son diplôme et elle attendait que Nadir revienne et demande sa main, mais il est allé poursuivre ses études à l'étranger. Il ne l'a même pas revue. Elle a attendu qu'il lui écrive, mais il ne l'a pas fait. On est venu demander sa main et elle a refusé car elle pensait qu'il reviendrait, qu'il manifesterait ses sentiments. Or, rien : pas une seule lettre, pas un coup de téléphone durant toutes ces années. elle a parlé de lui à sa mère. — Il reviendra et il m'épousera ! Mais il n'est pas revenu. — Tu ne vas l'attendre toute ta vie ? — non, a-t-elle fini par reconnaître. — alors, dès qu'une occasion se présentera il ne faudra pas la rater ! Et Mourad est venu. — c'est un brave garçon, tu n'as rien à dire ! Elle n'avait rien à dire. Si seulement Nadir s'était manifesté, s'il avait écrit ou s'il avait parlé d'elle à ses parents, elle l'aurait attendu. Mais rien… — il doit avoir épousé une étrangère, et toi, tu l'attends ! Elle ne l'a donc pas attendu ; elle a accepté la demande de Mourad et elle l'a épousé. Elle a souffert la première année, puis elle a été heureuse avec lui. (à suivre...)