Du temps de Sidi El-houari, déjà, les Espagnols qui avaient commencé la reconquête de leur pays au détriment des Etats musulmans, commençaient à faire des raids sur le Maghreb, à razzier les côtes et à enlever des habitants, pour les échanger contre une forte rançon ou les vendre comme esclaves. C'est ainsi qu'un jeune homme a été capturé au cours d'un raid. Quelques jours après, une lettre parvient à sa mère, lui apprenant que son fils est vivant et qu'il est retenu prisonnier en Andalousie. «Envoie-nous tant et tant de pièces d'or, si tu veux retrouver ton fils, autrement, il sera vendu et finira ses jours comme esclave.» La pauvre femme éclate en larmes en lisant cette missive. «Hélas, dit-elle, comment réunir une telle somme, alors que je suis veuve et pauvre ? Mon fils est le seul être que j'aie au monde, et voilà qu'on me le ravit !» Elle envoie un message aux ravisseurs, les suppliant, au nom de Dieu, de lui rendre son enfant. «Ne m'enlevez pas le seul espoir de ma vie ! Dieu vous récompensera !» Mais les pirates sont des hommes sans cœur et surtout sans foi ni loi. Ils ne daignent même pas répondre à sa lettre. Ils vont voir le jeune homme et lui disent : «Ta mère n'est pas assez riche pour payer ta rançon, prépare-toi à être vendu comme esclave !» Il a beau les supplier de le relâcher, en vain.