Résumé de la 3e partie n Au milieu du XVe siècle, les Espagnols, qui écumaient les côtes algériennes, faisaient des prisonniers et s?emparaient de butin. On ignore pour quelles raisons Belkacem a quitté son village et s?est retrouvé, ce matin-là, à proximité des côtes. Peut-être avait-il quelque affaire, peut-être même était-il pêcheur. Les côtes, à l?ouest d?Alger, étaient et sont encore poissonneuses. L?homme ne devait pas ignorer le danger, mais comme depuis un certain temps on n?avait pas signalé de navire ennemi dans la région, il ne s?est pas inquiété outre mesure. Et quand, au détour d?un rocher, il voit surgir une barque, il croit qu?il s?agit de pêcheurs algériens. Ce n?est que lorsque l?embarcation approche qu?il s?aperçoit qu?il s?agit d?Européens. «Les Roumis !» Il ne pense qu?à fuir, mais les hommes sont à ses trousses et ils parviennent sans difficulté à le rattraper. «Lâchez-moi, lâchez-moi !», crie-t-il. Mais les Espagnols ? il les reconnaît à leur langue ? l?ont déjà ceinturé. Et par crainte qu?il n?ameute quelque compagnie turque des environs, ils le bâillonnent. Il est aussitôt traîné jusqu?à la barque et conduit dans le bateau ennemi qui se trouve dans les environs. «Lâchez-moi, supplie encore Belkacem, je suis pauvre, vous n?obtiendrez aucune rançon de ma famille !» Un matelot, qui parle l?arabe, traduit la supplique au capitaine, en fait le chef des pirates, mais celui-ci hausse les épaules. «S?il n?y a aucune rançon à tirer de lui, on le vendra toujours comme esclave sur le marché de Carthagène !» L?interprète traduit cette réplique à Belkacem, qui se met à pleurer. «Pauvre de moi ! Je vais devenir esclave des Roumis ! qui s?occupera de ma femme et de mes enfants ?» Il est jeté aussitôt, sans ménagement, dans la cale du navire où il découvre d?autres esclaves. «Moi, dit un jeune homme, j?ai été enlevé du côté de Cherchell ! ? Et moi, dit un autre, on m?a pris à Jijel ! ? Moi, je suis de Annaba !» Il y a aussi des femmes, des enfants. Tous pleurent et se lamentent sur leur sort. «Les Espagnols vont demander des rançons pour chacun d?entre nous ! ? Ceux dont les familles payeront seront libérés ! ? Et les autres ? ? Ils seront vendus comme esclaves ! ? Ce sera mon cas», dit Belkacem. Un homme, qui semble bien connaître les Espagnols, soupire : «Il n?y a aucune pitié à attendre de ces pirates !» Belkacem vient à souhaiter que le bateau coule ou soit pris sous le feu des canons turcs. Il y laissera certainement la vie, mais, au moins, il échappera au sort infamant d?esclave... Mais hélas, le voyage va se dérouler dans de bonnes conditions et le bateau accoste l?Espagne. (à suivre...)