Terrorisme n Les quotidiens déploraient ce mardi la «fin des illusions» sur la sécurité en Russie à la suite des deux attentats d'hier dans le métro de Moscou et qui ont fait au moins 39 morts. «La réalité a mis fin aux illusions sur la sécurité au quotidien», estime le quotidien économique Vedomosti. «Au cours de ces dernières années, les autorités et les chaînes publiques avaient laissé croire aux Russes que le terrorisme était localisé dans le Caucase du Nord et ne menaçait pas les simples citoyens», poursuit-il. «Deux explosions, en l'espace d'une demi-heure. Et où ? En plein centre de Moscou, au cœur du pays, au nez des services de sécurité !», s'insurge le quotidien populaire ‘Tvoï Dien'. «Cette attaque a, sans doute, fait un effet abasourdissant», écrit le quotidien ‘Vremia novosteï', en évoquant le retour de «la grande terreur» à Moscou, «après plusieurs années relativement calmes». «Ce qui s'est passé a montré que les autorités n'avaient pas réussi à faire des progrès significatifs dans la solution du problème du séparatisme dans le Caucase du Nord», estime-t-il. Le journal se demande aussi : «Que pourrait-on opposer d'autre désormais aux terroristes ?». «On a renforcé les lois contre les personnes accusées de terrorisme, on a changé la structure des organismes assurant la sécurité et augmenté le nombre de leurs membres, on a créé le Comité national antiterroriste», rappelle ‘Vremia novosteï'. «Pourtant tout ça n'a pas pu servir de garantie contre le retour des terroristes à Moscou», souligne-t-il. Une piste étrangère dans cet attentat perpétré dans le métro à l'heure de pointe a été évoquée par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. «Je ne l'exclus pas, on ne peut rien exclure», a déclaré Lavrov. «Nous tous savons très bien que des terroristes clandestins sont très actifs à la frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan. Nous savons que plusieurs attentats y sont préparés pour être perpétrés non seulement en Afghanistan mais aussi dans d'autres pays. «Parfois, ces itinéraires vont jusqu'au Caucase russe», a indiqué le ministre. Les dirigeants russes ont vivement réagi après ces attaques, le Premier ministre, Vladimir Poutine, qui a écourté un voyage en Sibérie, promettant que les «terroristes» seraient «anéantis». Le président Dmitri Medvedev a condamné dans les mêmes termes ces actes commis, selon lui ,par des «bêtes sauvages». «Je n'ai pas le moindre doute : nous les retrouverons et ils seront tous anéantis», a déclaré Medvedev dans la soirée dans la station de métro Loubianka, après avoir déposé une gerbe de roses rouges sur les lieux du drame. «De nombreux dirigeants du monde entier ont fermement condamné le double attentat. La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a qualifié le terrorisme d'«ennemi commun». «Que l'on soit dans le métro de Moscou, le métro de Londres, un train à Madrid ou un immeuble de bureaux à New York, nous faisons face au même ennemi», a-t-elle affirmé.