Apport Si seize joueurs africains évoluent actuellement dans douze des seize clubs que compte l?élite, de nombreux autres ont déjà foulé le sol algérien avec des fortunes diverses. Ni la réforme des transferts contenue dans les nouveaux règlements généraux de la Fédération algérienne de football (FAF) ni encore moins la limitation des joueurs extranationaux ou la dévaluation du dinar n?ont empêché les clubs algériens de Nationale 1 de recourir au recrutement de joueurs africains. Aujourd?hui, ils sont seize à évoluer régulièrement dans notre championnat, ce qui confirme que la tendance ne s?est jamais démentie depuis maintenant un peu plus d?une dizaine d?années. Si avant le resserrement des règlements de transfert des joueurs africains, nos clubs se rabattaient souvent sur des athlètes de seconde zone ou de bas de gamme avec tous les risques encourus concernant leur âge et leur identité (rappelez-vous l?affaire Coulibaly à cause de laquelle l?USM Alger s?est fait éliminer en Coupe d?Afrique ou bien tout récemment la polémique née de l?affaire Youssoufou et El-Hassan entre le NAHD et l?USMB), ils n?apportaient finalement rien du tout ni sur le plan qualitatif ni dans le sens d?un effet d?entraînement. Il faut dire que le prix des joueurs africains était dérisoire, notamment pour des inconnus au bataillon que des agents, souvent suspects et charlatans, faisaient venir à travers des filières occultes par rapport à celles empruntées par les agents Fifa reconnus et agréés. Le recrutement de footballeurs africains répond effectivement à une réalité économique, mais cela s?estompe de plus en plus car le prix des transferts a tendance à augmenter. Le cas du Gabonais Nzue Nguema que le Mouloudia d?Alger voulait enrôler au dernier mercato est révélateur. Le FC 105 du Gabon, employeur du capitaine de la sélection nationale, avait exigé 500 000 dollars pour ce transfert, que les dirigeants du Doyen ont dû finalement abandonner pour se rabattre sur le Camerounais N?diako, plus jeune et donc moins coté. Tous ceux qui ont déjà séjourné ou transité par l?Algérie ou qui continuent à y venir, considèrent notre championnat comme un passage vers le professionnalisme en Europe. Ils quittent évidemment leur club d?origine parce que pauvres et démunis pour essayer de trouver fortune ailleurs afin d?aider leurs familles restées en Afrique. Leur motivation et leur détermination, sans compter leurs qualités physiques et techniques, font d?eux des valeurs sûres. Pour les entraîneurs, il est toujours appréciable de travailler avec des joueurs humbles et souvent d?une moralité exemplaire car déterminés à réussir. En mettant la barre un peu plus haut, la FAF exige des clubs un recrutement qualitatif (les joueurs doivent être des internationaux) qui donneraient à la compétition nationale une nouvelle dimension. Lors de la dernière CAN en Tunisie, seul le Burkinabé Riadé (RCK) avait fait une apparition furtive alors que les autres Africains du championnat n?y étaient pas. Ou bien leurs sélections étaient absentes ou bien elles étaient mieux pourvues en joueurs de qualité, ce qui suppose que ceux qui évoluent chez nous ne sont pas encore des experts seniors. Il faut attendre, car l?Afrique semble offrir des belles perspectives à très long terme. Le football algérien a également entamé progressivement sa mue ce qui lui permettra d?être plus attractif pour des joueurs de renom. Des atouts non négligeables qui font de notre pays une véritable terre d?Afrique.