Initiative La Radio algérienne s?est dotée d?un centre culturel, qui a pour ambition de devenir une source de la culture algérienne, et ce, à travers ses divers modes d?expression. InfoSoir : Quand le centre culturel a-t-il été créé ? Amina Aïssi : Le centre culturel Aïssa-Messaoudi de la Radio algérienne a été créé en octobre 2003, à l?initiative de Benhamadi Zouaoui, directeur général de la Radio algérienne. En fait, l?espace était auparavant une cafétéria destinée au personnel des différentes radios. Et dans quel esprit ? Il fallait un centre culturel pour la Radio algérienne. L?espace a été créé pour permettre à tous les journalistes, reporters, producteurs, réalisateurs, animateurs et même personnel de l?administration de lire la presse nationale au quotidien. Ils ont aussi un espace Internet qui leur permet de faire de la recherche pour leurs émissions ; la connexion est gratuite. Ils ont également un espace de travail dans lequel ils préparent leur émission, réfléchissent sur un thème. Il y a aussi un espace bibliothèque, qui contient tous les livres sortis dans le cadre de l?Année de l?Algérie en France. Vient s?ajouter à tous ces espaces une petite cafétéria et un espace de détente, car il ne faut pas oublier que le travail à la radio est stressant et fatiguant. On a forcément besoin, à un moment de la journée, de se détendre, et cet espace est ouvert au personnel pour se relaxer. Vous avez dit : «Il fallait un centre culturel.» Pourquoi ? Il lui fallait un centre culturel, c?était impératif, parce que nous comptons nous ouvrir sur l?extérieur, en recevant des artistes et des intellectuels de tous bords lors de rencontres et de conférences suivies de débats et d?échanges avec le public que nous invitons, aussi, à venir y assister. Nous comptons nous rapprocher du public. Bientôt, nous allons établir un système de carte qui permettra à toute personne désirant assister aux rencontres d?accéder au centre culturel de manière à se rapprocher des gens de l?antenne. C?est dans ce sens que nous avons décidé de créer un espace où la culture s?exprime et fait l?objet de débat. L?accès y est-il libre ? Lorsque des manifestations sont organisées, l?entrée est libre. Toutes les personnes intéressés par ce que nous faisons sont les bienvenues, elles peuvent accéder librement à notre établissement. Nous invitons un certain nombre de personnes, certes, mais il n?en demeure pas moins que l?entrée est libre lorsqu?il s?agit de conférences. Lorsque nous organisons un spectacle au niveau de l?auditorium, nous avons un système de carte d?invitation. Ce n?est pas une manière de restreindre le public, c?est juste pour des raisons pratiques, parce que l?auditorium contient 330 places et que si on le laisse ouvert au public, on peut recevoir 500 à 600 spectateurs auxquels il est difficile de demander de repartir une fois arrivées au niveau de la réception. Par conséquent, il s?agit d?une manière de gérer. Il y a un nombre de places et nous ne pouvons pas aller au-delà. Quels sont vos autres projets ? Je ne voudrais pas que soit, ici, au centre, une expression sclérosée de la culture. Il me semble qu?il est intéressant de sortir d?Alger et d?aller à la découverte de ce qu?il y a ailleurs. Par exemple, j?ai été à Tamanrasset pour ramener un spectacle de danse et chant. Il faut s?ouvrir à ce qui se fait à l?étranger, parce qu?on a besoin de voir des spectacles qui viennent d?ailleurs. Est-il difficile de faire venir un public qui a perdu les habitudes de se rendre à des manifestations artistiques ? En effet, ce n?est pas une chose facile, parce que ce sont des habitudes qui se sont perdues. Pour remettre cette machine en marche, c?est tout un travail, un effort, mais nous comptons, avec notre bonne volonté, recréer cet environnement à la culture, réhabituer le public aux pratiques culturelles et artistiques. J?espère que le public pense effectivement se rapprocher du centre culturel. Notre tâche consiste à lui proposer des animations culturelles et artistiques.