InfoSoir : Qui est Noureddine Guechoud ? N. Guechoud : Je suis le chef de l?orchestre symphonique de la Radio nationale, je suis musicien à l?Orchestre symphonique national, j?ai fait mes études au conservatoire d?Alger. J?ai obtenu le premier prix en 1971 de corde d?harmonie et premier prix de musique de chambre la même année. Je suis musicien à la radio depuis 1969, je dirige l?orchestre moderne de la radio algérienne. Je suis professeur au conservatoire et à l?Institut régional de musique. Et je suis compositeur arrangeur. Parlez-nous de la création de l?Orchestre symphonique de la radio. Cet orchestre n?a pas été créé, il existait déjà. Ce que je suis en train de faire, avec l?aide de Amina Aïssa, directrice du centre culturel de la radio, c?est de faire renaître l?orchestre, car celui-ci a connu un silence qui a duré près de vingt ans. Notre principal but est d?offrir aux élèves des débouchés. C?est d?ailleurs un objectif partagé par les autres orchestres symphoniques qui se sont implantés sur la place d?Alger (l?Orchestre symphonique national et l?Orchestre philharmonique d?Alger). On souhaite que chaque wilaya, voire chaque ville possède un orchestre symphonique afin d?aider à relever le niveau musical des instrumentistes et leur offrir davantage de débouchés. Quelles sont les raisons de la disparition de l?orchestre symphonique de la radio ? Les raisons sont très simples : après le départ à la retraite des musiciens, la direction de la radio n?a pas renouvelé son effectif, nous nous sommes retrouvés une minorité. Ensuite, après la disparition de Abdelwaheb Salim, il y a eu un semblant d?orchestre, on avait tenté de le relancer, mais les événements tragiques qu?a connus l?Algérie nous ont stoppés net. On ne pouvait pas continuer de professer, de donner des représentations musicales. D?ailleurs, toutes les activités culturelles ont été arrêtées durant toute la décennie 1990. Quel est l?objectif de cet orchestre ? Nous devons être sur la trace de l?universel. Celui-ci doit être accessible, il faut qu?il fasse partie de nos pratiques culturelles. Il ne faut pas rester replié sur soi, il faut s?ouvrir sur les autres cultures musicales mondiales. Comme apprendre les langues étrangères, l?apprentissage des musiques classiques et autres aident à l?épanouissement mental de nos jeunes. C?est beaucoup plus leur donner la chance de s?ouvrir au monde à travers la musique. Notre devise, c?est de faire la richesse mondiale ? universelle ? sienne. Y a-t-il une culture musicale classique universelle en Algérie ? Bien sûr qu?il existe une culture musicale classique universelle. Le Conservatoire et l?Institut supérieur de musique enseignent la pratique de la musique classique universelle. Il y a un public. Celui-ci s?intéresse davantage à la musique classique universelle et prend l?habitude d?assister aux récitals. Y a-t-il un travail de recherche et de création ? Très peu. Il se fait à une petite échelle parce qu?il n?est pas assez rémunéré. Pour faire de la recherche il faut s?isoler, être inactif, travailler seulement dans la recherche et la création, cela ne nourrit pas son homme. S?il y avait les moyens et la possibilité d?encourager la recherche et la création, les choses s?amélioreraient. Il faut donner une subvention à la création, mettre en place un centre de recherche et de création. Quelles sont les difficultés que peut rencontrer un orchestre ? La difficulté est d?ordre matériel : le coût de l?instrument est cher. En plus, il n?y a pas de bibliothèque spécialisée dans le domaine, il n?y a pas assez d??uvres classiques universelles ni de partitions.