Résumé de la 4e partie n Devant l'impossibilité de retrouver le soldat de plomb, on décide d'abandonner les recherches... Disparu, le soldat de plomb ! «Je le retrouverai demain», dit le vieux monsieur. Or, jamais il ne le revit. Le plancher était rempli de fentes et de trous ; le soldat avait passé à travers et il gisait là, sous les planches, comme enterré vivant. Malgré cet incident, la journée se passa gaiement et le soir le petit garçon rentra chez lui. Des semaines s'écoulèrent, puis l'hiver arriva. Les fenêtres étaient gelées et l'enfant était obligé de souffler longtemps sur les carreaux pour y faire un rond par lequel il pût apercevoir la vieille maison. Les sculptures de la porte, les tulipes, les trompettes, on les voyait à peine, tant la neige les recouvrait. La vieille maison paraissait encore plus tranquille et silencieuse que d'ordinaire... En effet, il n'y demeurait absolument plus personne : le vieux monsieur était mort ; il s'était doucement éteint. Le soir, comme c'était l'usage dans le pays, une voiture tendue de noir s'arrêta devant la porte ; on y plaça un cercueil qu'on devait porter bien loin pour le mettre dans un caveau de famille. La voiture se mit en marche ; personne ne suivait que le vieux domestique ; tous les amis du vieux monsieur étaient morts avant lui. Le petit garçon pleurait, et il envoyait de la main des baisers d'adieu au cercueil. Quelques jours après, la vieille maison fut pleine de monde, on y faisait la vente de tout ce qui s'y trouvait. Et de la fenêtre, le petit garçon vit partir dans tous les sens les chevaliers, les châtelaines, les pots de fleurs en faïence, les fauteuils qui poussaient des knik-knak plus forts que jamais. Le portrait de la belle dame retourna chez le marchand de bric-à-brac ; si vous voulez le voir, vous le trouverez encore chez lui ; personne ne l'a acheté, personne n'y a fait attention. Au printemps, on démolit la vieille maison. «Ce n'est pas dommage qu'on fasse disparaître cette antique baraque», dirent les imbéciles, et ils étaient nombreux comme partout. Et, pendant que les maçons donnaient des coups de pioche, qui fendaient le cœur du petit garçon, on voyait, de la rue, pendre des lambeaux de la tapisserie en cuir doré et les tulipes volaient en éclats, et les trompettes tombaient par terre, lançant un dernier schnetterendeng. Enfin, on enleva tous les décombres et on construisit une grande belle maison à larges fenêtres et à murailles bien lisses, proprement peintes en blanc. Par devant, on laissa un espace pour un gentil petit jardin qui, sur la rue, était entouré d'une jolie grille neuve : «Que tout cela a bonne façon !», disaient les voisins. Dans le jardin, il y avait des allées bien droites, et des massifs bien ronds ; les plantes étaient alignées au cordeau, et ne poussaient pas à tort et à travers comme autrefois, dans la cour de la vieille maison. (à suivre...)