Résumé de la 51e partie n Le roi inspecte son nouveau palais. Il passe en revue les domestiques et il remarque Aïcha. Va-t-il, lui aussi, se moquer de sa laideur ? Mais le roi ne se moque pas d'elle. — Qui est cette jeune fille ? demande-t-il au majordome. — C'est une pauvre fille, Majesté, elle a perdu son père et elle travaille pour faire vivre sa mère et ses frères qui sont encore jeunes ! — La payez-vous bien ? demande le roi. — Majesté, dit le majordome, elle reçoit les mêmes gages que les autres domestiques. — Alors, dit le roi, doublez-les pour elle ! Il continue à marcher, mais de temps à autre, il se retourne pour regarder Aïcha. C'est incroyable ! Les domestiques sont époustouflées. — Le roi s'est intéressé à elle ! — Il a demandé de doubler ses gages ! — Elle l'a ensorcelé ! Le mot fait le tour des servantes : Aïcha a jeté un sort au roi ! La jeune femme, elle, se contente de palper le talisman qu'elle s'est passé autour du cou, pour bien s'assurer qu'il est là. L'«esprit» qui lui a rendu visite dans la nuit, n'est donc pas un rêve ! Et il a dit vrai, puisque le roi s'est intéressé à elle. Ce n'est pas la folle passion annoncée, mais le fait qu'il se soit arrêté à elle relève du prodige ! Les filles ont repris le travail. Le majordome revient, quelques instants après et va vers Aïcha. — Tu as entendu ce que le roi a dit ? — Oui, dit-elle. — Tes gages seront doublés ! — Je remercie Sa Majesté, dit-elle. — Sa Majesté a demandé aussi qu'on te décharge des tâches pénibles… Désormais, tu seras aux cuisines… Le majordome parti, les domestiques restent un long moment ébahies, puis elles se perdent en conjectures, mais cette fois-ci, à voix basse, de crainte que Aïcha ne les entende, qu'elle en prenne ombrage et qu'elle se plaigne au majordome. — Regardez-la, elle va nous regarder de haut maintenant ! — Faites garde qu'elle cherche à se venger de nous ! Aïcha, elle, est aux anges : et si le talisman, pense-t-elle, a de l'effet ? Et s'il provoque de l'amour dans le cœur du roi ? Et ce rêve qui lui semble impossible : et si le roi demandait sa main ? Aïcha n'ose pas encore parler à sa mère de l'intérêt que le roi lui manifeste. Elle veut attendre la suite des événements et elle les attend. La nuit venue, elle espère que l'esprit, qui lui a parlé par deux fois, se manifestera encore et lui donnera des directives. Mais personne ne vient et elle va rester dans le doute. Le lendemain, elle se demande si ce qu'elle a vécu, la veille, est bien vrai. En arrivant au palais, elle est surprise que le majordome l'accueille avec le sourire. — N'oublie pas que tu es affectée aux cuisines ! Le roi insiste pour que tu t'y sentes à l'aise ! (à suivre ...)