La commission d'enquête onusienne sur les attentats du 11 décembre a été catégoriquement refusée par Boutros Boutros-Ghali, l'ex-secrétaire général de l'Organisation des Nations unies. «La commission n'est pas obligatoire, et n'aura aucune répercussion sur l'Algérie» a-t-il précisé, dans un entretien accordé au journal arabophone El Khabar. Le diplomate égyptien a assuré que les commissions d'enquête internationales doivent obtenir l'assentiment des pays concernés. Boutros Boutros-Ghali partage les mêmes positions que le chef du gouvernement Abdelaziz Belkhadem, qui a refusé la décision de Ban Ki-moon. L'ancien responsable de l'ONU dira que «les autorités algériennes ont une attitude juste. L'article 2 alinéa 7 du règlement de l'Organisation onusienne stipule que les Nations unies n'ont pas le droit de s'ingérer dans les affaires internes des pays membres, et le problème de l'Algérie est purement algérien». Puisque l'Algérie a refusé officiellement toute commission d'enquête internationale, cette décision peut-elle avoir des répercussions sur notre pays? s'est interrogé le journal. L'ex secrétaire général de l'ONU (janvier 1992 - décembre1996) a insisté sur le caractère non obligatoire de ces commissions. Ce qui voudrait dire que les Nations unies ne peuvent pas les imposer à l'Algérie, à partir du moment où elles ont été refusées par les autorités du pays. «Il n'y aura aucune répercussion suite à ce refus», a-t-il affirmé. Dans ce cas, l'ONU n'a qu'à noter dans son rapport que les autorités algériennes n'ont pas répondu favorablement à ladite demande. «Par ailleurs, il n'y a pas de précédent similaire dans l'histoire des Nations unies, au sujet du refus par un Etat d'une commission d'enquête onusienne», a révélé l'homme de loi égyptien. Sur un autre chapitre, Boutros Boutros-Ghali, secrétaire général de la Francophonie de 1997 à 2002, a ajouté qu'il est dans l'intérêt de l'Algérie d'accéder à l'Organisation internationale de la francophonie. «J'ai essayé d'encourager l'Algérie à adhérer à cette organisation», a-t-il affirmé. A ses yeux, l'Algérie doit adhérer à toutes les organisations internationales ouvertes sur le monde, comme par exemple le Commonwealth. L'ex-secrétaire général de l'ONU a estimé que c'est dans l'intérêt de tous les pays arabes de faire partie des organisations internationales surtout à l'ère de la mondialisation.