Pour se libérer de la dépendance à la consommation du tabac, il faudrait prendre conscience de ses effets dévastateurs sur la santé. Une décision à prendre en toute liberté, avec l'encouragement d'un environnement favorable (famille, amis...). L'utilisation des patchs et des pastilles constituent, entre autres, les moyens les plus efficaces pour se libérer de la dépendance à la nicotine, recommande un spécialiste. Plusieurs actions allant dans le sens d'aider le fumeur à arrêter sa dépendance à la cigarette ont été suggérées, hier, par Etienne André, spécialiste en alcoologie et tabacologie et membre du Comité européen de tabacologie, chargé de la programmation des actions santé. Pour lui, la première condition à même d'aider le fumeur à cesser de fumer consiste à le mettre dans un «environnement favorable», d'autant plus que sa décision (cesser de fumer) relève d'un geste de préservation de la santé publique, a-t-il dit. En plus des encouragements de son environnement immédiat (collègues, familles, amis), le fumeur ne devrait pas arrêter sous la contrainte, mais de son propre gré afin que sa décision soit personnelle, a encore expliqué ce spécialiste, en marge du 6e Forum national de l'omnipraticien. M. André a estimé que le médecin traitant du fumeur est appelé à l'aider en évaluant le degré de sa dépendance. «Si le fumeur n'est pas trop dépendant, il est recommandé de lui prescrire des pastilles à consommer, dans le cas contraire (très dépendant), en plus des pastilles, la prescription des patchs (appelés aussi timbres) est nécessaire.» Les pastilles et les patchs libèrent progressivement de la nicotine, a-t-il expliqué, ce qui permet au fumeur d'avoir des outils à même d'adapter individuellement et quotidiennement la dose de nicotine contenue dans les pastilles et les patchs. «Sur le plan psychologique, le fumeur doit être aidé pour diminuer sa dépendance, et ce, en identifiant les moments où il a l'habitude de prendre sa cigarette», a ajouté M. André, suggérant de trouver la compensation comportementale la plus adaptée. Le suivi du fumeur pendant une période de trois mois au moins est aussi recommandé. Le spécialiste s'est, en outre, félicité des mesures prônées par l'Algérie qui a pris en main le défi allant dans le sens des recommandations de l'OMS, à savoir l'augmentation du prix du tabac qui a un impact individuel sur chaque fumeur et un bénéfice pour la collectivité. «Il s'agit pour l'Algérie de poursuivre cet effort en interdisant le tabac dans les lieux publics ainsi que la publicité sur ce produit», a-t-il dit, appelant à renforcer l'application de ces mesures afin de créer ce climat qui va rendre possible l'arrêt du tabac. Il a en outre suggéré de mener des campagnes nationales pour encourager les fumeurs à cesser de fumer, former les professionnels de la santé (médecins, infirmiers, kinésithérapeutes) et favoriser la prise en charge des produits d'aide à l'arrêt au tabac en remboursant les patchs. R. N. / APS