Tendance n Jeunes garçons, jeunes filles, hommes, femmes et personnes âgées ne se privent point de ce produit et le consomment même à outrance. Dans les cafés, les rues, les stations de transport, les universités, les lieux de travail, il est très fréquent de voir des personnes une cigarette à la main, ne se souciant même pas du désagrément causé aux autres par ce geste. Mais rares sont ceux ou celles qui se plaignent désormais de la fumée, tant les consommateurs de tabac représentent la majorité ! Cette réalité sociale a fait du marché national un lieu idéal de commercialisation de différentes marques de cigarettes et de tabac à chiquer. Même les trafiquants de cigarettes ne semblent pas dissuadés, en dépit des lourdes pertes qu'ils subissent suite aux interventions des forces de la gendarmerie nationale ou des éléments de la Douane. Rien ne semble, en effet, arrêter les commerçants du tabac qui, il faut le dire, engrangent d'importants bénéfices, en raison du nombre sans cesse croissant des consommateurs. Les propriétaires de kiosques sont unanimes à dire que le tabac constitue la principale source de leur commerce. «J'écoule quotidiennement près de dix cartouches (contenant vingt-cinq paquets chacune). Le tabac à chiquer est aussi de plus en plus demandé. Je ne vous cache pas que ces deux produits représentent ma principale activité. Le bénéfice des autres produits (parfums, cosmétiques, mouchoirs en papier, etc.) est loin d'égaler le gain émanant de la vente de tabac», reconnaît le propriétaire d'un kiosque à la rue Didouche-Mourad (Alger-centre). La plupart des clients commandent des cigarettes. Même des enfants en bas âge et des élèves d'un CEM avoisinant le local veulent acquérir du tabac, essayant de faire croire au commerçant qu'ils sont envoyés par des adultes. «J'ai fini par ne plus donner de cigarettes aux mineurs car, la plupart du temps, ils recourent au mensonge, alors que ce sont eux qui fument», affirme encore notre interlocuteur. Les fumeurs sont conscients des effets dévastateurs du tabac sur leur santé, mais ils ne peuvent pas y renoncer. «J'ai commencé à fumer juste pour goûter à ce plaisir, mais je paye très cher ma curiosité. Car toutes mes tentatives d'arrêter se sont avérées vaines. Je suis tombée dans le piège et la seule solution qui me reste aujourd'hui est de réduire la quantité du tabac consommée quotidiennement», reconnaît Lamia, 23 ans, étudiante à la faculté centrale d'Alger. «Je ne suis pas la seule femme dans cette situation. Je connais beaucoup de femmes qui se trouvent incapables d'abandonner la cigarette, en dépit des soins dont elles ont bénéficié chez des associations spécialisées et l'utilisation de patchs et de pastilles», ajoute la jeune étudiante. Ceux et celles ayant commencé à fumer depuis quelque temps, trouvent d'énormes difficultés à arrêter et de nouveaux fumeurs s'ajoutent quasi quotidiennement à la longue liste. Cela fait le bonheur des commerçants, mais représente un danger réel pour la santé publique…