Hommage n L'expérience sur le terrain de l'Apimc est vraiment à encourager, voire à généraliser à l'échelle nationale. Dans les 20 daïras de Sétif, cette Association a recensé près de 700 jeunes Imc dont 79 ont été scolarisés en 2008 et suivis dans les écoles de leur quartier et 15 autres préparés pour le préscolaire, 24 pour la crèche et 9 pour le cycle primaire. Ils ont été encadrés par 24 psychologues et 18 orthophonistes dans le cadre du projet pilote sur la «scolarisation en milieu ordinaire des enfants Imc âgés entre 5 et 18 ans sans handicap mental». Des psychologues cliniciens et orthophonistes, ainsi que des auxiliaires de vie ont été formés par l'équipe pluridisciplinaire de l'association. Celle-ci a permis ainsi aux parents des Imc de Sétif d'ouvrir un espace d'expression à travers des groupes de parole et de leur expliquer comment arriver à surmonter toutes les difficultés pour aider leur progéniture à devenir plus autonome. Un grand nombre d'entre eux refusaient d'envoyer leurs enfants à l'école par peur ou par honte et surtout suite aux dures expériences et difficultés rencontrées sur le terrain. Par ailleurs, plusieurs enseignants et directeurs ont bien accueilli ces enfants Imc scolarisés et l'ouverture d'accès (rampes, plans inclinés) dans certains établissements scolaires. «plusieurs familles ont été sensibilisées. Elles ont reçu les techniques de guidance parentale et comptent aller jusqu'au bout pour la scolarité de leurs enfants. L'équipe du projet est maintenant bien rodée et prête à améliorer encore la qualité de ses interventions futures», se félicite M. Kentache qui n'omet pas d'exposer les difficultés rencontrées par certains parents à cause de la pauvreté, de l'éloignement du domicile ainsi que ceux qui n'admettent pas que leur enfant soit infirme Imc/Imoc et voulant que l'école s'occupe de lui exclusivement. Concernant les moyens à l'école, l'intervenant a parlé du manque de sièges moulés pour beaucoup d'enfants Imc (pour une meilleure position assise et équilibrée sur la chaise roulante adéquate), une carence dans la remise des équipements orthopédiques (Onaaph / Cnas), le manque de moyens pour bien mener l'opération de guidance parentale comme les jeux éducatifs et d'éveil. L'intervenant a exprimé le souci de son association «de réaliser maintenant une véritable éducation inclusive, rassembler tous nos efforts avec les parties prenantes, changer le regard et les attitudes envers les enfants en situation de handicap et adapter le système éducatif à l'enfant». Avec la création d'un centre spécialisé en mars 2000, au siège de l'association, l'enfant Imc a pu bénéficier de programmes individualisés de psychomotricité, de kinésithérapie, d'ergothérapie et d'orthophonie avec des consultations de suivi médicosocial et de guidance parentale. Le centre a également permis l'insertion scolaire ; certains d'entre eux ayant des possibilités de bénéficier de la rééducation au centre en sachant que des cahiers de correspondance, école-association-famille, ont été créés. Les Associations de parents d'Imc de Sétif, de Batna, d'Oran, de Sidi Bel Abbes, de Tizi Ouzou et d'Alger se sont regroupées en 2004, en Fédération nationale pour l'insertion des personnes IMC dont le siège est à Bordj el-Kiffan (Alger).