Attentes n Au dernier jour d'une campagne dominée par le président Omar el-Béchir, les partis politiques soudanais ont appelé leurs partisans à la mobilisation. «Notre engagement est de ne pas permettre aux «khawaja» (Occidentaux) d'insulter notre pays, que ce soit par le Fonds monétaire international (FMI) ou la Cour pénale internationale (CPI)», a lancé hier, vendredi, le président Béchir, assuré de sa réélection et dont la formation vise la suprématie à l'Assemblée nationale. Le raïs soudanais avait plus tôt affirmé que seulement 30% des Sud-Soudanais sont favorables à l'indépendance, s'engageant du même coup à faire de l'unité du Soudan une des priorités de son prochain gouvernement. Le Sud-Soudan doit tenir en janvier 2011 un référendum d'indépendance. Omar el-Béchir, qui avait pris le pouvoir en 1989 à la faveur d'un coup d'Etat militaire, terminait un marathon électoral qui l'a mené ces dernières semaines au Sud-Soudan, au Darfour, à Kassala à l'est du pays et dans les régions nubiennes. A chaque étape, il a annoncé des mesures pour la population locale et bénéficié d'un important battage médiatique, soulevant ainsi l'ire de l'opposition qui l'accuse de monopoliser les moyens de l'Etat à son profit. Agé de 66 ans, Béchir compte sur les élections, prévues sur trois jours, pour regagner en légitimité, plus d'un an après le mandat d'arrêt lancé contre lui par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour, région en proie à la guerre civile. Mais ce scrutin sera boycotté par une grande partie de l'opposition, dont le parti Umma de l'ex-Premier ministre, Sadek al-Mahdi, qui dénoncé des élections truquées, et partiellement par les ex-rebelles sudistes du SPLM dont le candidat et principal opposant à Béchir, Yasser Arman, s'est aussi retiré. «Ces élections ne portent pas sur les crises (Darfour, liberté d'expression, etc...) en cours au Soudan. Les choses seront encore pire après les élections», a asséné Arman. L'opposition souhaitait le report des élections. Mais la commission électorale (NEC) a rejeté cette demande, affirmant que tout était prêt». Le candidat du Parti unioniste démocrate, (DUP) Hatim al-Sir, devenu le principal adversaire du président Béchir en raison des boycotts, rencontrait hier, vendredi, les électeurs dans l'Etat du Nil, au nord de Khartoum. Sir, qui n'a pratiquement aucune chance de l'emporter, veut obtenir de bons scores dans les autres scrutins. Car si l'issue de la présidentielle est déjà connue, des surprises pourraient survenir pour l'élection des députés de l'Assemblée nationale et celle des gouverneurs des 25 Etats du Soudan. Le Parti du congrès national (NCP) du président Béchir détient actuellement 52% des sièges de l'Assemblée et a le pouvoir de nommer les gouverneurs des Etats du Nord-Soudan. Il souhaite consolider son assise au Parlement et maintenir ses acquis dans le Nord, les régions du Sud étant contrôlées par les ex-rebelles du SPLM.