Campagne n Le Chef de l'Etat a plaidé en faveur de l'unité du Soudan, le plus grand pays d'Afrique. Les Soudanais n'y croyaient plus, mais la première campagne électorale en près d'un quart de siècle dans le plus grand pays d'Afrique a vu hier le Président Omar El-Béchir enfiler le costume du «candidat Béchir». Après avoir été repoussées à deux reprises, les élections soudanaises, présidentielle, législatives et régionales, semblent être sur les rails. Et ce qui semblait devoir être une promenade de santé pour le raïs Omar El-Béchir s'est transformé en course d'obstacles. Omar El-Béchir affrontera onze candidats à la présidentielle, dont Yasser Arman, un musulman laïque du Nord-Soudan représentant les ex-rebelles sudistes du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM), et Sadek Al-Mahdi, chef du parti Umma (nationaliste). «Lorsque nous sommes arrivés au pouvoir, il manquait de tout et les gens passaient de longues heures à attendre pour le pain et l'essence, mais maintenant c'est le pain qui attend la population», a déclaré, hier, samedi, M. Béchir devant des milliers de ses partisans réunis dans le stade El-Hilal d'Oumdurman. «Nous avons fait plusieurs choses, mais nous n'avons pas terminé. L'Inqaz ne fait que commencer», a ajouté le Président soudanais, lequel a fait du «développement» et de la «stabilité» ses thèmes de campagne. «Notre programme est fondé sur l'unité du Soudan. Nous laisserons à la génération future un Soudan uni, comme il l'est présentement avec ses 2,5 millions de kilomètres carrés», a-t-il déclaré. Omar El-Béchir a accusé, sans les nommer, des puissances étrangères de travailler à «détruire» l'accord de paix ayant mis fin en 2005 à la guerre civile entre le Nord, majoritairement musulman, et le Sud, en grande partie chrétien, du Soudan. Des affiches du Président soudanais sont apparues hier dans les grandes artères de la capitale soudanaise, au premier jour de la campagne pour les élections du 11 avril, premier scrutin multipartite depuis 1986. Selon certains observateurs, le président part avec une longueur d'avance. Son parti a pris au sérieux le processus d'enregistrement des électeurs sur les listes électorales, en novembre et décembre. «Le NCP (parti de Béchir) compte sur l'appareil d'Etat et l'argent du gouvernement : la question est donc de savoir si l'Etat pourra être neutralisé afin de garantir des élections ‘'justes et équitables''», dit Mubarak Al-Fadil. Pour augmenter les chances de l'opposition, ce dirigeant d'une faction du parti Umma a réintégré hier la formation présidée par M. Mahdi. La campagne se termine le 9 avril. Les scrutins présidentiel, législatif et régional se dérouleront du 11 au 13 avril.