Quel que soit le motif avancé par les uns et les autres concernant le choix relatif à l'exercice de ce «métier», il n'en demeure pas moins que cette activité reste «illégale» vis-à-vis de la loi. Quoi qu'il en soit, le besoin de gagner sa vie reste l'argument fort que la plupart des «taxieurs» clandestins utilisent pour expliquer leur recours à cette activité illégale. Abbas d'Alger, la cinquantaine, exerce ce métier depuis plus de 10 ans. Père de cinq enfants, il se dit fier de choisir ce métier qui lui permet de vivre décemment et de subvenir aux besoins de sa famille. «Aâmi Kadour taxieur» est le nom professionnel attribué à un homme dépassant la soixantaine, retraité qui active à Bir mourad-Raïs. Interrogé sur ce sujet devant la station de bus de la Côte, Aâmi kadour nous répond : «C'est un métier plus ou moins rentable.» «On travaille bien, pendant la semaine.» Un autre clandestin assurant la liaison Tiksraine (Birkhadem) - Khraïcia nous dévoile : «le prix est très variable, un aller de Tiksraïne - Khraicïa est à 20 DA par place.» A la sortie du CHU de Beni-Messous (Alger), un homme d'une trentaine d'années, costume, cravate, téléphone portable à la main, est stationné à bord de son magnifique véhicule aux vitres teintées. C'est de la «grande remise», des transports haut de gamme pour attirer un bon nombre de clients. «Je vous prends à la course si vous voulez ? Alger ?», demande-t-il. «Pas en deçà de 300 DA (…) c'est un prix fixe», a-t-il lâché. Quant à Omar, un jeune homme, 25 ans, motivé, sérieux, beau look, il se dit à l'aise dans ce métier. «Je ne me casse pas la tête, je travaille à la demande de mes clients : familles, voisins, amis, proches… ces derniers m'appellent sur mon portable de jour comme de nuit quand ils ont besoin de moi pour un déplacement, voilà comment je gagne ma vie», nous révèle-t-il avec un large sourire.