Responsabilité n «En tant que syndicat des chauffeurs de taxi, nous ne pouvons pas, à nous seuls, éradiquer ce phénomène.» C'est ce qu'a déclaré à InfoSoir, Ahmed Slimani, président du syndicat des chauffeurs de taxi à la wilaya d'Alger. «Nous n'avons pas l'autorité légale pour exercer des répressions sur les clandestins.» Bien qu'il s'agisse de défendre le gagne-pain des chauffeurs de taxi réguliers, «nous ne sommes pas couverts du point de vue réglementaire pour les faire déloger ou même les faire disparaître carrément de la circulation. Recourir à la force n'est pas une solution, non plus !» M. Slimani préconise que la lutte doit être menée par l'ensemble des acteurs concernés par ce secteur, à savoir la police, la direction du transport et la société civile et ce, pour mieux contrôler ces «hors-la-loi». Outre le statut particulier, l'effacement de la dette, la lutte contre les clandestins figure parmi les principales revendications du syndicat des chauffeurs de taxi, a-t-il assuré. En dépit de quelques actions menées par les services de sécurité contre les clandestins consistant dans le démantèlement de leurs stations, ces rabatteurs qui implantent leur propre station dans les différents quartiers périphériques de la capitale, reprennent leur activité deux jours après ou même souvent dans la même journée après ce démantèlement, a-t-il fait remarquer. «Il faut assurer la rigueur et un suivi permanent», a-t-il recommandé. Il estime que les services de sécurité sont dépassés par les événements, «sinon comment explique-t-on ce qui se passe sur le terrain ?». Selon notre interlocuteur, chaque jour que Dieu fait, de nouveaux clandestins, bien entendu sans autorisation, viennent s'ajouter au nombre déjà important de ceux existants. Il est très difficile de donner leur nombre exact. Il y a même des fonctionnaires d'Etat, en l'occurrence des enseignants, des cadres, qui travaillent dans la journée légalement, mais qui se transforment en «hors-la-loi» en pleine nuit. En plus, s'insurge le syndicaliste, «chaque fois que la police attrape un clandestin, il est ramené à la direction du transport d'Alger pour être sanctionné». «En tant que syndicalistes, nous n'acceptons pas qu'un clandestin passe par une commission de discipline. Ne serait-ce pas là une façon de légaliser cette activité clandestine ? La logique voudrait que ces clandestins soient traduits devant la justice et que leurs véhicules soient réquisitionnés ou mis à la fourrière.» Le comble est que dans certaines communes, on a même constaté que des clandestins ont revendiqué le droit à une ligne et une station, cela s'est passé dans la commune de Souidania. «Des clandestins rôdent également près des stations de taxis réguliers, hélant les voyageurs d'un «taxi ! taxi !», devant les marchés, devant les stations de bus. Pis encore, ils ont réussi même à créer leurs propres stations et assurent à la population dans chaque commune des navettes payables à la course», regrette, amèrement, notre interlocuteur.