Nul n'ignore que le problème de la circulation, en général, et celui du transport en commun, en particulier, sont confus dans le chef-lieu de la vallée du M'zab, puisque cette réalité est partout illustrée par l'exiguïté des routes au tracé inchangé depuis l'indépendance, alors que la démographie ne cesse de croître. Il semble que la profession de transporteur soit menacée, non seulement par les glissements parfois inconséquents de certains vrais chauffeurs de taxi mais aussi par la prolifération de faux chauffeurs de taxi. En effet, le phénomène de la concurrence et l'irrespect des règles les plus élémentaires d'hygiène, de conduite et de stationnement, nous a-t-on affirmé dans le milieu des chauffeurs de taxi en règle, détériorent au plus haut point ce métier de service public qui est le chauffeur de taxi. Interrogés, certains chauffeurs écœurés tentent de nous expliquer cela non seulement par l'état et l'exiguïté des routes mais surtout par l'absence de moyens de contrôle. Oui, cela ne peut que justifier l'anarchie qui règne au vu et au su de tout le monde. Mais, qu'en est-il du manque d'hygiène, de l'irrespect des règles de sécurité (absence d'extincteur par exemple), etc. ? Quant au service chargé du contrôle, il est largement dépassé. Effectivement, que peuvent faire quelques brigades quand le nombre de chauffeurs de taxi à l'échelle de la wilaya se chiffre à près de 650 et ceux activant dans la seule ville de Ghardaïa à 425 ? A ce titre, ne peut-on pas renforcer ces structures de contrôle, d'autant plus que le syndicat des chauffeurs de taxi est réapparu après une léthargie, conséquence de la guerre froide que se sont déclarée « les chauffards » entre eux, dans ce corps de métier durant un certain temps. Ces mêmes chauffeurs affirment que pas moins de 10% des chauffeurs de taxi qui circulent « singulièrement la nuit » sont de faux chauffeurs. Ce chiffre ne concerne pas les fraudeurs qui transportent dans un véhicule particulier des citoyens aux heures de pointe vers des destinations qu'un chauffeur de taxi refuse de desservir mais bien de vrais-faux chauffeurs de taxi dont le véhicule est peint en jaune. Toutefois, on découvre le pot aux roses de temps à autre, ce qui a occasionné de timides campagnes de contrôle qui ont permis de mettre en évidence quelques fraudeurs. N'empêche que ce phénomène prend de l'ampleur en ce moment. C'est un dossier brûlant qui attend le nouveau directeur des transports Mourad Boukréa, qui nous fait savoir qu'il est plus que jamais déterminé à lutter contre ce fléau et qu'il aurait déjà entrepris la régularisation d'une trentaine de fraudeurs à El Ménia, en leur facilitant l'accès à la profession de chauffeur de taxi et en leur accordant des autorisations d'exploitation.