Secours A chaque catastrophe locale ou nationale, on entend parler du déclenchement du plan Orsec. Qu?est-ce que ce plan ? Qui a les prérogatives pour le mettre en place ? Est-il, ou a-t-il été efficace par le passé lors des catastrophes qu?a connues le pays ? D?abord, il faut savoir que Orsec veut tout simplement dire : Organisation de secours. C?est un dispositif de prévention et de prise en charge des risques et catastrophes et des modalités d?organisation et de mise en ?uvre des interventions de secours aux victimes de ces phénomènes. Ces mesures, codifiées par le décret 85-231 du 25 août 1985, ont été effectivement actionnées à plusieurs reprises sur les lieux des catastrophes et ont souvent eu un rôle déterminant dans la réduction du nombre des victimes et des dégâts matériels. Actionné par le ministre du secteur concerné ou par le wali, ce plan, structuré autour de 10 articles, semble, cependant, fortement diminué, voire inopérant, en raison des transformations et mutations économiques et structurelles du pays ces dernières années. En effet, d?après une analyse des experts du Cnes, ce plan «s?appuyait sur la mobilisation des moyens des parcs des entreprises publiques du bâtiment, des travaux publics et de l?hydraulique». «Or la restructuration des entreprises a atomisé les moyens et la plupart des parcs ont été dissous», relèvent-ils. Résultats : selon eux, «la perte de la tutelle unique et le transfert à une multitude de structures ne permettent plus la mobilisation de moyens dans des délais acceptables». L?organisation des secours se trouve, en outre, contrariée par des contraintes d?un autre ordre, notamment : - Non-célérité des interventions ou même leur impossibilité lors de la survenue de ces catastrophes. -Absence de documents techniques de base : plan des villes et des quartiers avec une toponymie précise : nom de la rue, numérotation, plans de construction des bâtiments. -Inexistence de la cartographie des réseaux sous-terrains : gaz, électricité, AEP, assainissement. - Difficultés d?accès pour les véhicules de secours à cause des constructions anarchiques obstruant les voies publiques. Aussi, la nécessité d?une redéfinition de l?organisation des secours se fait sentir. Des études seraient en ce sens actuellement engagées et intègrent toutes les nouvelles données institutionnelles et économiques du pays. Quant au volet prévention des risques contenus dans le dispositif Orsec, il semble que cela n?ait pas été suivi d?effet. Certes, d?après le rapport du Cnes, depuis 1985, chaque ministère a été chargé de mettre en ?uvre un plan de prévention des risques d?origine naturelle ou technologique en rapport avec l?action ou l?activité du secteur. «De même que chaque entreprise, établissement, unité, ou organisme était tenu de mettre en place un plan de prévention des risques conformes à ses activités et aux normes du dispositif arrêté par le ministère de tutelle.» Mais d?après cette institution et des informations qu?elle a recueillies, il s?avère que ces «dispositifs de prévention n?aient jamais été mis en place». D?où la proposition de la création d?une structure permanente de coordination et d?animation des activités de prévention des risques naturels et technologiques. Il faut rappeler, à ce propos, qu?au lendemain de la tragédie de Bab El-Oued, et pour parer à d?éventuelles hécatombes semblables, des experts ont opté pour la création d?une agence nationale des catastrophes dont l?organigramme aurait déjà été élaboré par des ingénieurs et architectes algériens et qui serait gérée par le cabinet de la présidence de la République conjointement avec d?autres institutions chargées de la gestion de ce dossier.