Le plan Orsec a de tout temps existé mais il n'est jamais actualisé malgré l'octroi de budgets à cet effet. Dispose-t-on d'un plan Orsec à Oran? Cette question revient comme un leitmotiv dans la bouche des Oranais assez initiés aux gestes de secourisme lors des grandes catastrophes. Mais, peut-on vraiment faire face aux catastrophes naturelles comme les inondations? Oui, nous répond-on avec moult arguments. Il faut aussi se poser la question sur l'application de ce plan de secours s'il est remisé dans les tiroirs des bureaux des autorités. Surtout si ces dernières ne voient pas la nécessité de l'actualiser en fonction des mutations quotidiennes. Beaucoup d'explications ont été données sans aller au fond des choses. En principe, le plan Orsec est destiné à sauver des vies humaines lors des catastrophes. Or ce que l'on voit est tout autre. Le plan Orsec est cet ensemble de recommandations apprises par coeur par toutes les entités concernées. Le plan devrait être soumis aux tests périodiques ne serait-ce qu'une fois chaque année aux fins de juger sa fiabilité. L'Algérie s'apprête à vivre un hiver rigoureux. Déjà, les pluies automnales sont annonciatrices de ce que sera l'hiver. Des dégâts importants et des pertes humaines ont été enregistrés lors des dernières intempéries qui ont touché plusieurs régions du pays. À Oran, la crainte de gros dégâts lors des intempéries taraude les esprits vu que cette ville abrite un nombre important de vieilles bâtisses et d'habitations précaires. Les inondations de 2001 ont révélé plusieurs failles au niveau du plan Orsec. A-t-on comblé ou tout au moins colmaté les brèches ou les lacunes de 2001? Aucune réponse. La mission de secours est laissée aux éléments de la Protection civile comme s'ils étaient les seuls à être concernés. «Ce plan existe physiquement mais il n'a jamais été revu malgré l'octroi de budgets à cet effet», déplore une source proche du dossier. On ajoute qu'aucun exercice de sauvetage n'a eu lieu depuis des lustres. Selon notre source, «en cas de catastrophe, les premiers secouristes qui seront mobilisés sont les pompiers sous la tutelle des pouvoirs publics». «Il faut une prise de conscience avant que la catastrophe ne survienne», recommande-t-on. L'absence totale de communication et de sensibilisation accroît cette inquiétude de subir des dégâts importants. Sur un autre plan, les initiés aspirent à voir ces entités sortir de leur léthargie pour rassurer les populations et les informer de la mobilisation de l'Etat pour faire face au moindre changement climatique. «On ne sait pas quels sont les moyens publics à mobiliser lors des catastrophes», regrette-t-on. «Cela sans compter l'absence des modalités de leur déploiement», s'offusque-t-on. Les inondations de 2001 ont causé des préjudices sans précédent. Elles ont été révélatrices de plusieurs dysfonctionnements à plusieurs niveaux. C'est le cas de l'absence de coordination entre les services concernés par le plan Orsec. À Bab El Oued, plusieurs citoyens ont trouvé la mort. Il y a eu aussi des morts à Oran qui a connu des dégâts considérables faute de cette cohésion. «Oran a été le théâtre d'une véritable cacophonie entre les services concernés par le plan Orsec», déplore-t-on. Vraisemblablement, le plan Orsec ne constitue pas réellement une préoccupation majeure des pouvoirs locaux. «Une telle entreprise exige une communication conséquente et une coordination. Chaque institution en relation avec le plan Orsec doit jouer son rôle tel que défini par les textes», préconise un cadre de la wilaya d'Oran. Sur un autre plan, l'inventaire des moyens d'intervention est plus qu'impératif avant la saison des grandes averses. Notre source n'est pas sûre que cette opération soit prise en compte dans le cadre du plan de mobilisation générale des équipements. De toutes les manières, c'est tout le monde qui intervient lors du sinistre dans un élan de solidarité. La mission de la Protection civile, de la police et des services sanitaires est aussi visible lors de ces catastrophes.