Une jeune Française a été sommée de payer une amende pour conduite en voile islamique intégral. La femme, âgée de 31 ans, portant depuis neuf ans un niqab, a raconté avoir été arrêtée par des policiers le mois dernier dans une rue de Nantes. «Je ne sais pas comment cela se passe dans votre pays, mais chez nous on ne conduit pas comme ça», lui a déclaré un policier. «Je lui ai dit : ''chez vous, c'est aussi chez moi, parce que je suis Française''», selon son récit aux journalistes. Elle a ensuite présenté ses papiers, enlevé son voile pour identification et s'est vue dresser un procès-verbal. Le document mentionne un article du code la route prévoyant une amende de 22 euros pour «circulation dans des conditions non aisées», le policier estimant que le champ de vision de la jeune femme était réduit. «Cette amende est injustifiée en termes de sécurité routière et constitue une atteinte aux droits de l'homme... et de la femme», a déclaré l'avocat de cette femme. La polémique sur la conductrice s'est amplifiée avec une lettre, hier vendredi, du ministre de l'Intérieur à son collègue de l'Immigration, lui demandant de voir si la nationalité française pouvait être retirée à son conjoint. Estimant la contravention dressée «à juste titre», M. Hortefeux note que l'homme, «né à Alger et ayant acquis la nationalité française par mariage en 1999, appartiendrait à la mouvance radicale du Tabligh et vivrait en situation de polygamie, avec quatre femmes dont il aurait eu douze enfants». Ces femmes «bénéficieraient de l'allocation de parent isolé (et) porteraient le voile intégral», dit-il. Il demande de «faire étudier les conditions dans lesquelles, si ces faits étaient confirmés, l'intéressé pourrait être déchu de la nationalité française».