La prochaine année scolaire sera marquée par la création des classes «sport-études». Le lancement de cette nouvelle classe vient en application des dispositions de l'article 5 du décret exécutif n°91-420 du 2 novembre 1991 portant création et fonctionnement des classes «sport-études». Un arrêté interministériel, signé hier entre le ministère de l'Education nationale et celui de la Jeunesse et des Sports, dont la publication dans le Journal officiel interviendra dans les semaines à venir, précise les noms des wilayas concernées par la création de ce type de classes. Elles sont au nombre de trente : Adrar, Chlef, Oum El Bouaghi, Béjaïa, Biskra, Blida, Bouira, Tamanrasset, Tébessa, Tlemcen, Tiaret, Tizi Ouzou, Alger, Djelfa, Jijel, Sétif, Saïda, Annaba, Guelma, Constantine, Médéa, Ouargla, Oran, Bordj Bou Arréridj, El Tarf, El Oued, Tipasa, Aïn Defla, Naama et Aïn Témouchent. Le même document cite les lycées, au nombre de 9, et les collèges, au nombre de 42, où seront introduites dès la prochaine entrée scolaire ces classes dont la mission principale est la prise en charge des jeunes talents aussi bien dans ce qui relève du domaine sportif que de l'éducatif. La création de ces classes sonnera sans nul doute le jumelage de deux secteurs, incontestablement vitaux dans la vie de toute société, mais surtout condamnés à faire jonction. La mesure vient suite au constat attestant la disparition de la pratique sportive dans les établissements de l'éducation nationale ainsi qu'à l'université. Jadis, espace d'émergence d'athlètes de talent, qui finissent par intégrer les sélections nationales de différentes disciplines, l'école algérienne, en plus de sa régression en matière de production de l'intelligence et du savoir, n'offre plus les conditions de formation du futur sportif de performance. L'éducation physique et sportive a sensiblement perdu de sa valeur dans le milieu au point que des élèves font des pieds et des mains pour être dispensés de cette matière, devenue étrangement mal vue, sous le regard bien complaisant de l'administration. Des contrats de coopération ont déjà été signés entre les deux départements pour la promotion de la pratique sportive dans le secteur de l'éducation, mais sans que les choses évoluent dans le bon sens. Sur le plan réglementaire, la pratique du sport est obligatoire dans les établissements scolaires depuis trois ans. En matière d'infrastructures, le ministre de l'Education, M. Benbouzid, a déclaré au mois d'avril dernier que «tous les lycées du pays sont dotés de salles de sport et que tous les collèges sont équipés de terrains mat éco». Il convient de rappeler qu'une série de rencontres ont précédé la signature du présent arrêté interministériel. Un programme avait été élaboré au milieu de l'année en cours pour la redynamisation de la pratique du sport dans les écoles. Une rencontre nationale de concertation avait regroupé récemment les directeurs de la jeunesse et des sports, et ceux de l'éducation nationale dont les discussions ont porté sur l'utilisation rationnelle des infrastructures sportives. La répartition de l'introduction de ce genre de classes dans le système éducatif est entachée néanmoins d'incohérence dans le sens que le primaire n'est pas concerné par le sport et que les classes «sport-études» ne sont pas généralisées sur tout le territoire national. L'autre handicap qui risque d'entraver la mise en pratique de cette mesure est incontestablement la question de l'encadrement… A. Y.