Résumé de la 2e partie n Pour éviter un bain de sang, un duel est proposé aux Romains. Valerius va-t-il persuader quelqu'un de se porter volontaire ? Tous ceux qui se sentent concernés par ce combat singulier ne dorment que d'un œil. Certains plaisantent toute la nuit. D'autres se donnent du courage en buvant quelques coupes de vin gaulois ou de bière. Des corbeaux tournent autour du camp, attirés par les restes de nourriture, les soldats examinent leur vol et essaient d'en tirer des oracles pour le lendemain : — Les corbeaux ont tourné trois fois autour du camp ! — Mauvais signe, c'est la mort assurée pour le propriétaire ! Ici pas de propriétaire, c'est donc le chef qui est désigné. — Qui dit que le chef du camp combattra demain ? Personne n'est encore désigné. — Bande de crétins, de toutes les manières aucun Romain n'est propriétaire de ce champ ! Il appartient à quelque Gaulois : la mort est donc dans leur camp ! Allez savoir avec ces corbeaux gaulois et ce cadastre imprécis... Au matin, le géant gaulois se présente devant les enseignes romains. Il arbore sa plus belle tenue : de longs pantalons de cuir, des peintures de guerre qui accentuent son côté effrayant. Cette fois, il n'est plus seul : une dizaine de Gaulois, montés à cru sur des chevaux fougueux, le suivent à distance respectueuse. Une sorte de garde d'honneur trop peu nombreuse pour inquiéter la légion des Romains bien installés dans leurs défenses. Témoins prêts à témoigner, prêts à hurler leur joie en cas de victoire, prêts à recueillir la dépouille de leur champion en cas, bien improbable, de mort. Le géant gaulois est au milieu du forum, au centre du camp romain. Il examine la légion romaine impeccablement alignée. Les centurions, face à lui, attendent eux aussi. Qui va affronter le Gaulois ? Valerius, le crâne coiffé d'un casque brillant, fait un pas en avant. Il annonce : — Je défie ce fier Gaulois en combat singulier. Que les dieux me soient favorables ! La légion tout entière pousse un cri d'admiration et répète, sans trop y croire : — Gloire à toi, Valerius, que les dieux te donnent la victoire ! Sur le casque de Valerius un bouquet de plumes noires frémit dans la brise matinale. Un lourd silence s'abat sur la légion romaine. Seuls les chevaux des centurions font entendre le bruit de leurs naseaux qui s'ébrouent tant la nervosité ambiante est intense. Valerius saisit son épée et s'avance d'un pas ferme vers le géant gaulois que ses peintures rendent vraiment effrayant. Valerius mesure au moins deux pieds de moins. Quelles sont ses chances ? Sa cuirasse, les protections qui couvrent ses avant-bras et ses mollets, son casque frémissant de plumes noires ? Le combat s'engage et tout de suite on sent que le Gaulois va dominer la situation. Ses bras gigantesques lui permettent une allonge dangereuse. Malgré sa taille et son poids, il se révèle d'une surprenante agilité. Ses pieds nus effleurent à peine le sable de l'aire de combat. Son épée gauloise fend l'air en sifflant et tout le monde s'attend à voir la tête encasquée de Valerius s'envoler loin de son buste. Les Romains s'enferment dans un silence pesant. Les Gaulois saluent chaque mouvement de l'épée de leur champion. Mais celui-ci, bien certain de sa victoire, ne veut pas expédier l'affaire en quelques secondes. Il prend plaisir à tournoyer autour de Valerius qui en est réduit à tourner sur lui-même comme une toupie. (à suivre...)