Résumé de la 8e partie n Mohammed supporte de plus en plus difficilement sa femme, clouée sur un fauteuil. Il commence à s'intéresser à sa secrétaire. Le bruit du moteur la fait sursauter. Il est suivi du bruit du rideau du garage qui se lève. Il n'y a pas de doute, c'est lui. «C'est maintenant qu'il arrive», marmonne- t-elle. Elle était installée devant la fenêtre, elle fait avancer le fauteuil roulant, comme si elle s'apprêtait à attaquer. Mais Mohammed ne vient pas tout de suite. Elle entend sa voix et son rire : comme d'habitude, il passe d'abord voir les enfants… Elle saisit un magazine posé sur une table, chausse ses lunettes et fait semblant de lire. Mohammed entre dans la pièce. — bonsoir ! lance-t-il. Elle ne répond pas. Il s'approche d'elle. — j'ai dit bonsoir. Elle relève la tête. — C'est maintenant que tu rentres ? demande-t-elle avec une grimace. Il fait semblant de sourire. — voyons, je t'ai dit «bonsoir»… — et tu crois que je passe de bons soirs avec toi ? Et avant qu'il ne réponde, elle lui montre l'horloge au mur. — regarde l'heure ! Mohammed a perdu son sourire. — alors, dis-moi où tu étais ! — A une réunion, au ministère ! Elle lui jette un coup d'œil furieux. — tu ne me l'as pas dit, ce matin, en partant. — c'était imprévu ! — j'ai le droit de savoir ce que tu fais ! Il commence à perdre son calme. — tu dois le savoir puisque tu as appelé au bureau ! C'est l'occasion qu'attendait Yamina pour parler de la secrétaire. — Ah ! fait-elle ironique, ta secrétaire te l'a dit ? Il essaye de prendre un temps neutre. — Oui, elle me l'a dit. — elle te l'a dit ! — Oui. Elle m'a parlé aussi des drôles de questions que tu lui as posées ! — ah ! elle te l'a dit aussi, ta jeune et belle secrétaire ! Mohammed se penche vers elle. Il a l'air si effrayant qu'elle recule, manquant de renverser son fauteuil roulant. — Où veux-tu en venir ? Tu cherches à créer des problèmes ? — Tu m'as menti sur ta secrétaire ! — Tu voulais que je te dise qu'elle est jeune et belle ? Tu m'aurais fait une scène ! — tu m'as menti ! Tu m'as menti ! — tu es folle ! A suivre K. Yerbi