Constat n L'administration des Douanes ne peut pas, à elle seule, booster le commerce extérieur et limiter la fraude, ont estimé hier des cadres de la direction générale des Douanes. Intervenant lors d'une conférence-débat sur «Les régimes économiques douaniers et l'investissement», organisée au Forum d'El Moudjahid, Abdelmadjid Merzouki, chef de bureau des régimes douaniers auprès de la direction générale des Douanes, a souligné que les régimes douaniers économiques constituent la colonne vertébrale de la politique des investissements en Algérie, susceptible de promouvoir le commerce extérieur. Cependant, des questions restent posées sur l'environnement économique, ainsi que sur le climat qui doit être favorable pour inciter les opérateurs économiques et les entreprises algériennes à l'importation. Le manque de transparence, de suivi et de contrôle a freiné le processus de développement des entreprises censées être plus compétitives et en harmonie avec la réalité économique. En ce sens, il a appelé toutes les instances concernées par ce dispositif, entre autres le ministère du Commerce et d'autres organisations, à prendre les dispositions nécessaires pour assurer le contrôle et la transparence en matière de qualité des produits importés et ce, pour non seulement bloquer la route aux importateurs occasionnels mais aussi pour réduire l'importation des produits douteux et dangereux qui peuvent affecter sérieusement la santé et la sécurité des Algériens. Selon l'orateur, des efforts sont consentis par les pouvoirs publics pour limiter la fraude ces dernières années. Partant du principe que dans le cadre de la loi de finances complémentaire de 2009 et la loi de finances 2010, il y a de nouveaux dispositifs mis en place par l'Etat afin de contrôler rigoureusement les entreprises bénéficiaires de ces régimes douaniers afin de s'assurer de leur existence réelle mais aussi de la qualité du produit parvenant en Algérie. Pour sa part, Adel Habsa, sous-directeur des régimes douaniers auprès de la même direction, a signalé, que la mission de la douane ne se limite pas aujourd'hui, seulement aux services douaniers, mais elle a une vocation économique, du fait que les avantages des régimes douaniers permettront aux opérateurs économiques de s'acquitter des droits douaniers et ce, dans l'esprit de libre-échange et du libéralisme économique. Pour M. Habsa, la promotion de l'investissement nécessite aussi un assainissement de l'environnement des opérateurs économiques bénéficiant de ces régimes. M. Habsa qui n'exclut pas l'existence d'un bon nombre de faux importateurs, a cité plusieurs cas d'opérateurs fraudeurs débusqués par les services des douanes dans le cadre de contrôles a posteriori, qui ont bénéficié d'exonérations douanières accordées par ces régimes pour importer des produits et des équipements. Il est à signaler que près de 40 000 déclarations d'importations de marchandises bénéficiant des avantages accordés dans le cadre des régimes douaniers économiques ont été enregistrées en 2009, contre près de 39 000 en 2008.