Résumé de la 77e partie n La princesse Shaista veut voir Kelsey. miss Bulstrode la présente comme quelqu'un qui se donne plus d'importance qu'elle n'en a… Eh bien... euh... je ne sais pas trop quoi dire, avoua l'inspecteur à qui jamais ce point de vue n'avait été ainsi présenté. Il se racla la gorge : — Il s'agit là d'une impression toute personnelle, n'est-ce pas ? Miss Springer ne vous a jamais rien dit ? — Miss Springer ne disait jamais rien, sauf «tirez sur les bras et penchez-vous en avant», et «plus vite que ça» et «ne lambinez pas», grinça Shaista avec rancune. — Oui... je vois tout à fait. Entre nous, vous ne pensez pas que vous pourriez avoir imaginé toute cette histoire de kidnapping ? Shaista réagit instantanément, d'un ton furieux : — Vous ne comprenez décidément rien à rien ! Mon cousin était le prince Ah Youssouf de Ramat. Il a été tué pendant une révolution, ou du moins en fuyant une révolution. Il était prévu que je l'épouserais quand je serais grande. Alors, vous voyez que je suis une personne importante. Peut-être que ce sont les communistes qui sont venus ici. Peut-être que ce n'est pas pour me kidnapper. Peut-être qu'ils ont l'intention de m'assassiner. L'inspecteur Kelsey afficha une mine plus incrédule encore : — C'est assez tiré par les cheveux, non ? — Vous pensez que ce genre de choses ne peut pas arriver ? Moi, je vous dis que si. On peut s'attendre à tout, avec les communistes ! Tout le monde le sait. Kelsey demeurait dubitatif. Elle reprit : — Peut-être qu'ils s'imaginent que je sais où sont les pierres précieuses ! — Quelles pierres précieuses ? — Mon cousin possédait des pierres précieuses. Ils croient peut-être que je sais où elles sont. Ma famille a toujours eu des pierres précieuses en pagaille. Pour les coups durs, vous comprenez. Elle présentait le fait comme une simple évidence. Kelsey écarquilla les yeux : — Mais qu'est-ce que cela aurait à faire avec vous ou avec miss Springer ? — Je vous l'ai déjà dit ! Ils doivent s'être mis en tête que je sais où sont les pierres précieuses, d'où leur idée de me faire prisonnière pour me forcer à parler. — Et ces pierres, vous savez réellement où elles sont ? — Non ! Bien sûr que non ! Elles ont disparu pendant la Révolution. Peut-être que ce sont ces affreux communistes eux-mêmes qui les ont prises. Mais peut-être aussi que non ! — A qui appartiennent-elles ? — Maintenant que mon cousin est mort, elles m'appartiennent, à moi. Il n'y a plus d'homme dans sa lignée. Sa tante, ma mère, est morte. Il aurait voulu qu'elles m'appartiennent. S'il n'était pas mort, je l'aurais épousé. — C'était prévu ainsi ? — Il fallait bien que je l'épouse. C'était mon cousin, comprenez-vous. A suivre D'après Agatha Christie