Réalité n De nombreuses familles éprouvent, depuis plusieurs semaines, toutes les peines du monde à se procurer les couches pour adultes nécessaires à la prise en charge de leurs malades souffrant de certaines affections. La raison ? Cet accessoire qui ne diffère pas beaucoup des couches pour bébés, s'est raréfié sur le marché. Dans certaines régions du pays, il est quasiment introuvable. Même lorsqu'il est disponible, il n'est pas toujours accessible. Il faut dire que son prix a été sensiblement revu à la hausse. Alors que le paquet de 15 couches était commercialisé entre 550 et 750 DA il y a encore quelques semaines, il est désormais proposé à partir de 900 DA. Un prix plus qu'élevé sachant que certains malades «consomment» jusqu'à 4 ou 5 couches par jour. Toujours est-il que les familles des malades se disent prêtes à acheter ces couches «même à ce prix-là, car nous n'avons pas vraiment le choix». Seulement voilà, «elles ne sont pas disponibles et c'est là où réside le problème», poursuivent-elles. La plupart d'entre elles ont fait le tour de toutes les officines de leur région dans l'espoir de se procurer ce précieux accessoire, en vain. Mieux encore, certaines sont allées jusqu'à publier des annonces dans la presse nationale, sans résultat là encore. C'est dire combien la pénurie est aiguë. Mais à quoi est-elle due ? A en croire les importateurs de ces couches, la faute incombe à la Loi de finances complémentaire de 2009 (LFC-2009) «qui a compliqué la procédure d'importation en instaurant le crédit documentaire», et à l'autorisation d'importation instituée depuis octobre dernier pour les produits d'hygiène corporelle. Selon eux, d'importantes quantités de couches se sont retrouvées bloquées au niveau des ports du pays, ces derniers mois. Pire encore, des opérateurs se sont retrouvés dans l'obligation de renvoyer la marchandise vers le pays d'où elle a été importée car n'ayant pas réussi à se mettre à temps en conformité avec la nouvelle réglementation. Aussi surprenant que cela puisse paraître, il n'existe pas de producteurs locaux de couches pour adultes. Celles-ci ne diffèrent pas tellement pourtant des couches pour bébés qui sont fabriquées localement. Pourquoi il n'y a pas eu d'investissements dans ce créneau ? La question reste posée. En attendant une réponse, les pouvoirs publics auraient dû accorder des facilités aux importateurs pour assurer la disponibilité de cet accessoire indispensable sur le marché. C'est bien de chercher à réduire les importations, mais c'est encore mieux de le faire en tenant compte de la réalité du terrain. Tout compte fait, ce sont les patients et leurs familles qui ont le plus pâti de la décision de soumettre l'importation des produits d'hygiène corporelle à de nouvelles règles. K. I.