«Nous avons une incidence, et une mortalité… des plus élevées au Maghreb, voire dans le monde, cela fait vraiment frémir». C'est le président de la Société algérienne de fertilité et de contraception qui tire la sonnette d'alarme sur cette menace sur la vie des Algériennes, dont 16 000 sont atteintes par cette maladie annuellement. L'introduction du vaccin dans le programme national d'immunisation primaire et de rattrapage reste le seul moyen pour la prévention contre le cancer du col de l'utérus. C'est l'une des recommandations avancée, hier, par la nouvelle société algérienne savante «Human papillona virus», lors de sa 1re journée qui coïncide avec les 17es Journées de la Société algérienne de fertilité et de contraception (Safec) et le 15e congrès maghrébin de contraception et de fertilité, organisés au Sheraton (Club des Pins). Le président de cette nouvelle société savante, président également de la Safec, le Pr Bouzekrini, a exprimé son inquiétude quant à l'incidence de cette pathologie grave, chez la femme, la 2e après le cancer du sein. «Nous avons une incidence, et une mortalité…des plus élevées au Maghreb, voire dans le monde, et cela fait vraiment frémir !», a-t-il souligné dans son intervention. Selon lui, une femme décède chaque jour de ce cancer en Algérie, plus de 1 600 nouveaux cas sont enregistrés annuellement dont plus de 80% à un stade très avancé. D'après ses explications, 77% des cancers utérins sont attribués aux virus de type (16) et (18) dits papillonna virus, avec un coût moyen de prise en charge avoisinant les 2,5 millions de dinars pour un seul cas. Le Pr Bouzekrini a ajouté que 50% des femmes atteintes de cette pathologie meurent dans les 5 ans. Il appelle à la vaccination gratuite anti HPV, le virus papillona virus, qui n'est pas encore disponible chez nous, mais qui est opérationnel dans 175 pays, dont la Tunisie et le Maroc. Il existe, selon le Pr Bouzekrini, environ 200 types de virus HPV, dont des encogènes responsables de certains cancers. «Il semblerait que papillona virus serait également responsable du cancer du sein, selon les experts et chercheurs», a-t-il ajouté. Le virus peut également être non encogène, mais causer des virus. Le Pr Bouzekrini appelle à la sensibilisation massive contre le HPV au niveau des autorités et des citoyens «Il faudrait mettre ce vaccin à la disposition de toutes les jeunes filles avant le mariage pour qu'elles ne contractent pas cette maladie». Le Pr Bouzekrini s'est félicité du constat que 65% des couples ont recours à la contraception, soulignant toutefois qu'en parallèle, 10% sont infertiles, d'où l'importance de l'ouverture du Centre national de procréation médicalement assistée qui tarde à se faire.