Structure n Le comité du village s'occupe des problèmes des habitants, mais aussi du règlement des litiges et des conflits... Taksebt est l'un des villages kabyles qui continue à fonctionner selon une organisation séculaire. Le comité de village de Taksebt ne date pas d'hier, selon les membres que nous avons rencontrés, sa création remonte à 1930. A cette époque, l'organisation ne disposait pas d'agrément comme tous les autres comités de village de la Kabylie, d'ailleurs. Outre la gestion des affaires du village par un comité élu en assemblée générale, les conflits sont traités par le conseil du village pour tenter d'y trouver une solution et éviter aux deux parties d'aller en justice. Le code sur lequel travaille le comité de village est loin d'être figé dans le temps ou archaïque. Il est en permanence actualisé selon le développement du village et ses besoins, nous informent les membres de l'actuel comité qui veille à son application et à la quiétude des 1 249 habitants qu'ils représentent. Ce règlement, faut-il le signaler, prend en compte plusieurs aspects de la vie, y compris ceux relatifs à l'écologie, la protection du patrimoine historique, la gestion de l'eau ; une denrée rare dans la région… C'est dire que rien n'est laissé au hasard. En effet, l'arrosage des jardins depuis les fontaines publiques expose le concerné à une amende de 50 DA un montant que doit également verser toute personne qui laverait du linge à proximité des fontaines. Ces dispositions ont été prises pour préserver, de la pollution et du gaspillage, les fontaines qui fournissent l'eau potable aux habitants. D'ailleurs, le village ne reçoit l'eau du robinet que deux fois par semaine. Avant, la dotation était d'un jour par semaine. Le comité de village est sorti dans la rue en fermant le siège de l'APC pendant une journée pour arracher la deuxième journée. Les villageois s'approvisionnent en eau à partir des fontaines et le comité a acheté des citernes pour faire face à d'éventuelles coupures prolongées, notamment en été. Si aujourd'hui le village dispose d'une route bitumée et de l'éclairage public, c'est grâce aux cotisations des habitants, mais aussi aux enfants du village qui vivent à l'étranger et qui contribuent à renflouer la caisse du village. L'éclairage public, qui a coûté 80 millions de centimes, a été totalement financé par ce fonds. D. M.