La course contre la montre Soulagement n Le début de cette année 2010 restera certainement une période gravée à jamais dans la mémoire des citoyens ayant longtemps souffert dans des habitations précaires. En l'espace de trois mois, près d'une dizaine d'opérations de relogement ont été menées dans différentes localités de la wilaya. L'objectif de ces actions est bien évidemment l'amélioration du cadre de vie des familles, ainsi que la récupération des assiettes foncières en vue de leur utilisation dans des projets de développement. L'instauration d'un tissu urbain digne d'une capitale constitue également l'une des principales motivations de ces opérations de relogement. Car les bidonvilles donnent une image hideuse d'Alger et sont le fief de tous les maux sociaux qui menacent la société (drogue, violence, vol…). Des familles ayant fui leur région natale durant la décennie du terrorisme sont venues y installer des baraques de fortune pour sauver leur vie et, aussi, trouver du travail. L'attente de ces familles a duré trop longtemps. Leur souffrance aussi. Pourtant, elles ont été destinataires de plusieurs promesses de relogement, à l'occasion des différentes campagnes électorales. Les habitants de ces habitations précaires se sont retrouvés contraints de recourir, fin 2009 et début 2010, à la protestation et à l'émeute afin de se faire entendre. A Diar Echems, Zaâtcha, Gué-de-Constantine…, des jeunes sont sortis dans la rue, brûlant des pneus, fermant des routes… L'intervention musclée des forces de l'ordre n'a pas dissuadé les protestataires qui ne demandaient que des logements décents à même de les mettre à l'abri des caprices de la nature. En hiver, leurs baraques étaient inondées d'eau pluviale et en été la chaleur étouffait ces pauvres citoyens. L'année 2010 a marqué la fin de leur calvaire. De nouvelles cités construites récemment leur ont été offertes. La wilaya d'Alger a consacré une enveloppe financière de 88 milliards de dinars pour la construction de 35 000 logements destinés aux habitants des bidonvilles, a déclaré récemment Mohamed Ismaïl, directeur de l'habitat et de l'urbanisme de la wilaya. Il a promis que les 12 000 familles occupant les bidonvilles bénéficieraient de logements sociaux avant septembre prochain. L'opération de relogement a aussi touché les familles vivant dans des habitations insalubres ou menaçant ruine. Des efforts qui ont été payants, puisque seuls quelques sites de bidonvilles ne sont pas encore éradiqués. Cela se fera, selon le même responsable, au plus tard avant la fin de l'année en cours. Toutefois, le relogement n'a pas arrangé les affaires de certaines familles qui se plaignent notamment de la promiscuité dans les nouveaux appartements. Les critères d'attribution de logements n'ont pas pris en considération le nombre des membres de familles, ni l'état matrimonial. Des inégalités ont, en outre, marqué cette opération, selon des habitants qui dénoncent l'attitude des responsables qui «ont offert des F3 à des personnes célibataires, alors que deux frères mariés avec des enfants à charge ont été casés dans un seul appartement». Plusieurs autres carences caractérisent ces nouvelles habitations. Une tournée dans les trois sites de Haouche El-Mihoub (Baraki) et Tixeraïne Birkhadem), nous a permis de constater ces défaillances… Ahmed Haniche