InfoSoir : Il semble que le syndrome d'apnées du sommeil est un problème de santé publique Le Pr H. Douaghi : En effet. C'est une pathologie souvent méconnue et pourtant fréquente. Par le danger qu'il fait courir au patient sur le plan cardiovasculaire et par ses répercussions neuropsychiques, sociales et professionnelles. C'est un syndrome qu'il faut savoir connaître et traiter à temps. Quelles sont les conséquences de la maladie ? Le Sas est responsable d'une mortalité qui reste mal connue et notamment une mort subite au cours du sommeil. Il est important de la diagnostiquer précocement, non seulement en raison des dangers que court le malade (cardiaque, métabolique, diabète) mais aussi du fait des répercussions neuropsychiatriques, sociales et professionnelles (accidents de travail, accidents de la circulation...). Des facteurs de risque ont été identifiés. Il s'agit de l'obésité, du tabagisme, de l'alcool, des désordres endocriniens au cours de la ménopause et de la rhinite. Quels sont les objectifs de la récente conférence de consensus sur cette pathologie ? Les objectifs de cette conférence internationale qui a réuni 50 spécialistes algériens et 3 experts internationaux, ont été multiples. Il s'agit tout d'abord de nous mettre d'accord entre spécialistes nationaux et internationaux à préciser les bonnes pratiques médicales en matière de dépistage, de diagnostic, de traitement et de prévention des syndromes d'apnées du sommeil que doivent connaître nos médecins généralistes et spécialistes en pratique de routine. Le deuxième objectif a été de rédiger des recommandations et de diffuser à travers tout le territoire national en direction des médecins généralistes et spécialistes, par le biais de revues médicales, d'organisation de formations médicales continues et de guides techniques. Là, nous avons besoin du soutien des autorités de tutelle pour cette action importante de diffusion de ces guides techniques à travers le territoire national. Le troisième objectif a été de faire, en tant qu'experts, des recommandations à nos autorités de tutelle. Quelles sont ces recommandations ? La première concerne le ministère de la santé et porte sur la nécessité de réunion en urgence d'une commission chargée de mettre en place la nomenclature des actes diagnostiques et thérapeutiques. Elle n'existe pas et il faut la créer sans délai. Par ailleurs, il faut mettre en place sans tarder dans toutes les régions sanitaires plusieurs laboratoires du sommeil aussi bien dans le secteur public que privé. Pour le ministère de l'enseignement supérieur, il s'agit d'assurer la formation continue des médecins généralistes et spécialistes afin qu'ils prennent en charge cette pathologie qui n'est pas suffisamment enseignée dans nos facultés de médecine. Il s'agit enfin de faciliter la création de prestations de services publiques et privées qui ont un rôle essentiel pour appareiller les malades à domicile et assurer le suivi technique des traitements ambulatoires. S. L. * Chef de service de pneumologie et d'allergologie au CHU de Beni Messous