Réaction n Le ministre de l'Agriculture a accusé «certaines parties de vouloir spéculer, et même politiser une question purement commerciale entre deux pays voisins». La question de l'importation de viande ovine du Soudan n'a pas encore été définitivement tranchée. «Rien n'a encore été décidé. Nous sommes toujours en discussion avec les autorités soudanaises. Nous attendons les résultats des expertises vétérinaires sur le sujet», a indiqué, hier, Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, en marge de l'inauguration de la dixième édition du Salon international de l'élevage et du machinisme agricole (SIPSA -Agri'sime 2010). Le ministre a, toutefois, insisté sur la détermination de son département à importer de la viande «soit du Soudan soit d'autres pays» afin d'approvisionner suffisamment le marché national et de «rendre cet aliment accessible à une grande partie des citoyens algériens». M. Benaïssa n'a pas manqué d'accuser «certaines parties de vouloir spéculer, et même politiser une question purement commerciale entre deux pays voisins». L'Etat a, rappelons-le, pris la décision d'importer pas moins de 10 000 tonnes de viande ovine fraîche en prévision du mois sacré. Le ministre a souligné que l'Algérie possède d'excellentes relations avec plusieurs pays producteurs de viande en Afrique ou en Amérique latine, et «n'aura aucune difficulté à importer de la viande fraîche». Selon lui, certains importateurs veulent bloquer cette opération afin de garder leur mainmise sur le marché national. «N'oubliez pas que l'Etat a décidé de confier l'opération d'importation de viande à des opérateurs privés et notre ministère ne fait que réguler le marché. Mais quand il s'agit de l'intérêt du citoyen, nous sommes déterminés à concrétiser cette action, en sélectionnant les bons opérateurs», a-t-il insisté. Concernant la régulation du marché national, M. Benaïssa a affirmé que son ministère tente d'intervenir graduellement à travers l'organisation, ajoutant que la flambée des prix des viandes rouges est due essentiellement à la mauvaise organisation des activités de la filière. Il a rappelé, dans ce contexte, que la Société de gestion des participations des productions animales (SGP Proda) va créer une nouvelle entreprise chargée de la gestion des activités de cette filière. D'autre part, quatre nouveaux centres d'élevage seront rattachés à la nouvelle entité dont la mission principale est de développer les capacités publiques en matière de production, de stockage et de régulation du marché en cet aliment. Il a également été décidé la construction par Proda de trois abattoirs modernes, qui seront implantés dans les wilayas d'El Bayadh, Djelfa et Oum El Bouaghi. Des techniques modernes et des normes avancées d'hygiène seront développées au niveau de ces abattoirs de sorte à pouvoir commercialiser les viandes rouges conditionnées au niveau des centres urbains, a ajouté le ministre, insistant sur la nécessité d'augmenter les capacités de stockage en froid. A. Haniche