«Notre référence dans le cadre de l'adhésion à l'Union européenne est la loi sur l'orientation agricole et les orientations du président de la République.» La question de l'importation de la viande du Soudan qui a fait couler beaucoup d'encre a été évoquée hier par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa. Le ministre qui répondait aux questions des journalistes s'est, d'emblée, interrogé sur «les raisons de la propension de certains médias à vouloir spéculer sur cette affaire». Le ministre qui s'exprimait en marge du Salon international de l'élevage et du machinisme agricole, a fait savoir que «dans le cadre d'importation des viandes fraîches, des relations commerciales existent aussi bien avec les pays de l'Amérique latine et asiatiques qu' avec le Soudan». Ces relations qualifiées de «tout à fait normales» par le ministre, «sont également superposées et soutenues par des relations avec les organisations internationales et nationales des pays concernés», a ajouté M.Benaïssa. Auparavant, le ministre a déclaré que «le rapport de l'équipe vétérinaire qui a séjourné au Soudan comporte des points positifs et les services vétérinaires des deux pays sont en contact direct». Le directeur des services vétérinaires du département de l'agriculture, M.Bouguedour a soutenu pour sa part que «la mission de la commission vétérinaire n'était pas effectuée dans l'objectif de l'importation de la viande mais entre dans le cadre des relations bilatérales». S'agissant de l'Accord d'association avec l'Union européenne (UE), dont l'Algérie veut renégocier certaines clauses, le ministre a indiqué que «nous nous préparons dans le cadre de la politique déjà annoncée. Notre référence dans ce contexte est la loi sur l'orientation agricole du mois d'août 2008 et le discours du président de la République de février 2009». Les négociations «ce n'est pas uniquement les tarifs douaniers, loin s'en faut, car la protection de la production nationale et les conditions sanitaires, en font partie», a encore souligné le ministre. S'agissant de la filière de la viande rouge, le premier responsable du département de l'agriculture a indiqué: «Nous avons un problème dans le système d'abattage et la production d'aliment du bétail ainsi que celui relatif aux aires de stockage.» Cette filière «souffre d'une mauvaise organisation», a reconnu le ministre, il a été recensé plus de 15 millions de têtes ovines et près de 1,9 million de têtes bovines, selon le directeur de l'Office interprofessionnel des légumes et viandes (Oilev), Mustapha Hamidouche. «La filière des ovins souffre du problème de délestage selon que la pluviométrie est bonne ou mauvaise, d'où la projection de créer de 3 grands dépôts de stockage au niveau des zones steppiques, à l'image de M'sila, Djelfa et Laghouat», explique l'intervenant. Et d'ajouter: «Ce projet va participer à combler le déficit occasionné par le délestage mais aussi à maintenir le rendement de l'éleveur.» Dans ce contexte, le ministre a rappelé que «trois complexes d'abattage verront également le jour prochainement au niveau des zones de production». «On a un capital ovin très important qui subit des mutations lequel est perçu comme un capital productif», a souligné le ministre à l'adresse des professionnels, lors de l'ouverture des travaux de la réunion débat regroupant les intervenants dans cette filière. «Une prise de conscience sur les changements que subit la filière et la projection sur la base des expériences d'autrui, sont nécessaires pour enclencher la dynamique et la synergie d'ensemble», soutiendra aussi M.Benaissa. Si les décisions à long terme sont prises, en revanche, à court et moyen terme, «on est à la recherche des méthodes et des astuces qui pourront enclencher la dynamique», a conclu le chef du département de l'agriculture. Par ailleurs, le ministre a annoncé la création prochaine d'une unité opérationnelle d'aviation en partenariat avec l'ANP par le biais d'une convention avec l'établissement de construction aéronautique, propriété de l'Armée et dont le siège se trouve à Oran. Cette unité va participer au programme de traitement annuel entre autre de la protection des forêts et le traitement phytosanitaire. Signalons que la dixième édition du Sipsa a été inaugurée hier par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, accompagné de Djamal Ould Abbès, ministre de la Solidarité nationale et l'ambassadeur d'Autriche. Le Salon a vu la participation de 3000 exposants dont ceux de 20 pays.