Le musée du bardo est fermé depuis le 20 août dernier. Cela coïncidait avec le départ de Lucy, l'ancêtre de l'humanité, qui avait replongé l'institution muséale dans les ambiances des années 80 lorsque les gens venaient par groupes visiter les choses anciennes.Le Bardo, qui a bien bossé durant le festival panafricain grâce surtout à Lucy qu'on a ramenée d'Ethiopie dans son cercueil en verre, est fermé pour restauration. Rénovation totale pour certaines structures architecturales et restauration pour d'autres. Le grand bâtiment administratif qui sent toujours le moisi est également concerné par ce lifting en profondeur.Depuis, le bardo situé au centre d'Alger est en chantier. Un chantier qui concerne l'ethnologie et un autre la préhistoire, car les murs qui abritent les sciences ethnologiques appartiennent au palais original d'où le musée tire son nom.Le djenane aurait été bâti à la fin du XVIIIe siècle, par un riche tunisien exilé, Hadj Ben Omar, afin de servir de résidence d'été pour l'accueil des notables de l'époque. En 1879, une extension est construite par son dernier propriétaire, un Français nommé Joret. Celle-ci devait servir d'écuries et de remises.En 1930, lorsque l'édifice est inauguré comme un musée de préhistoire et d'ethnographie à l'occasion du centenaire de la colonisation en Algérie, il est destiné à l'exposition des collections ethnographiques tandis que son extension est consacrée à la préhistoire. C'est le préhistorien Maurice Reygasse qui a " fait " le musée du Bardo et qui lui a consacré sa vie, classant et enrichissant les collections.La valeur rare du marbre blanc rivalise avec la finesse des faïences. L'élégance des boiseries et l'originalité de l'ameublement témoignent du goût élevé ainsi que du sens du confort des résidents et de l'habileté des artisans algériens. Seulement, malgré cette utilisation de matériaux nobles, le temps finit par user ces éléments et les travaux de restauration s'avèrent impératifs. L'opération est une tâche de spécialistes qui se réapproprient les techniques et le savoir-faire de l'époque, bien loin des normes actuelles. Ici, c'est un travail d'art et de création où tout se réalise par l'imagination et se fait à la main. Si ce palais exige une restauration appropriée, exécutée dans les règles de l'art, le bâtiment affecté à la préhistoire, lui, a besoin d'une rénovation Ce bâtiment est une construction classique. Il est appelé, quant à lui, à refléter le côté moderne du musée dans sa manière de présenter les vestiges de la préhistoire de l'Algérie. Il lui faudrait des espaces en concordance avec les grands musées d'aujourd'hui et s'adapter aux nouvelles techniques des multimédias, dans le son, la lumière et les images. Il faut savoir que la collection préhistorique de ce musée comprend des objets paléolithiques et néolithiques, une belle collection de figurations préhistoriques, et d'œufs d'autruches utilisés comme bouteilles par les premiers hommes.Le musée abrite des collections algériennes mais également étrangères. Généralement, les objets préhistoriques proviennent des fouilles ou sont acquis dans le cadre d'échanges avec les institutions des pays étrangers. Quant aux pièces ethnographiques, celles-ci sont acquises par achat ou par dons. La pièce maîtresse de ce lieu demeure le squelette de Tin Hinan, reine des Touareg. Son grand jardin, très bien entretenu et également classé avec le monument, offre au visiteur un très beau cadre de repos et de confort. Comme tous les musées du monde, le Musée national du Bardo a pour tâche essentielle la conservation et la valorisation du patrimoine qu'il abrite. D'autre part, le personnel scientifique du Musée, constitué de préhistoriens et d'ethnographes qui veillent à l'accomplissement de cette tâche, est chargé également d'autres activités comme l'inventaire de tous les biens culturels; l'enrichissement de ces collections (fouille, achat ou autres) ; l'étude de ces collections ; leur publication qui nécessite non seulement un travail bibliographique mais quelque-fois aussi des missions sur terrain etc… Rebouh H