Sidi Aïssa, croyant mettre en appétit sa fille malade, se met à lui citer des plats : du bon couscous de froment bien blanc, arrosé de beurre, avec un morceau de mouton des Hauts-Plateaux, du mouton à la chair parfumée... – Non, non, père ! – Alors, une succulente pâtisserie... Que dirais-tu de la zummita, cette délicieuse pâte d'orge grillée, mélangée à des amandes pilées ? A moins que tu n'aies une préférence pour le rifs, cette autre pâte, mais cette fois, à base de dattes écrasées ? – Non père, je ne veux rien de cela ! – Des fruits, des figues sèches, des dattes ? – Non, non, rien ne me fait envie ! Sidi Aïssa ne sait quoi dire. – Je t'en supplie, ma fille... Heloua a beaucoup de peine pour son père. Elle fait donc un effort, parce qu'elle lui ferait plaisir si elle mangeait. Elle murmure : – Peut-être, dit-elle, peut-être que... Sidi Aïssa s'écrie : – S'il y a quelque chose que tu veux, dis-le moi tout de suite ! — Je ne sais pas si tu pourras... – Dis quand même, je remuerai ciel et terre pour te l'apporter ! – Eh bien, dit la jeune fille, je voudrais du lait de chamelle... Je crois que si j'en bois, ma santé s'améliorera, peut-être même que je guérirai ! – C'est là ton désir ? – Oui, dit la jeune fille ! – Ma fille, je vais te procurer ce que tu me demandes ! M. A. Haddadou