Résumé de la 1re partie n Sidi Aïssa est le saint populaire de la région de Sour El-Ghozlane... Comme pour beaucoup de saints, la tradition n'a conservé que des bribes de la vie de Sidi Aïssa. Ainsi, on rapporte qu'un jour, il s'est rendu dans la région proche de Hamza (aujourd'hui Bouira) où il avait des parents. Il était accompagné de sa famille, notamment de sa fille Héloua, qu'il aimait beaucoup. Soit que le voyage l'avait fatiguée soit qu'elle couvait déjà quelque chose au départ, la jeune fille tombe malade. Ce n'est pas une maladie légère qui part au bout de quelques jours : le mal semble profond et Héloua, en dépit de tous les soins qu'on lui prodigue, s'affaiblit au point que l'on désespère de la voir guérir. Elle refuse de manger ce qu'on lui présente et quand on la force à avaler un morceau, elle le vomit aussitôt. Sidi Aïssa est désespéré. «Ma fille, lui dit-il, pourquoi ne fais-tu pas l'effort de retenir ce qu'on te donne ? A force de tout vomir, tu vas perdre les dernières forces qui te restent et mourir !» La belle Héloua lève péniblement la main et, d'une voix très faible, dit : «Je ne peux rien avaler, père... — Peut-être qu'il y a quelque chose qui te plairait ? — Non, père...» Le malheureux père, croyant exciter son appétit, se met à lui citer des plats : «Du bon couscous de froment, bien blanc, arrosé de beurre, avec un morceau de mouton des Hauts Plateaux... Du mouton à la chair parfumée... — Non, non, père ! — Alors, une succulente pâtisserie... Que dirais-tu de la zummita, cette délicieuse pâte d'orge grillée, mélangée d'amandes pilées ? A moins que tu n'aies une préférence pour le rfis, autre pâte, mais cette fois à base de dattes écrasées ? — Non père, je ne veux rien de cela ! — Des fruits, des figues sèches, des dattes ? — Non, non, rien ne me fait envie !» Sidi Aïssa ne sait quoi dire. «Je t'en supplie, ma fille...» Héloua a beaucoup de peine pour son père. Elle fait donc un effort pour penser à ce qu'elle pourrait avaler qui lui ferait plaisir. «Peut-être, dit-elle, peut-être...» Sidi Aïssa s'écrie : «S'il y a quelque chose que tu veux, dis-le moi tout de suite... — Je ne sais pas si tu pourras... — Dis quand même, je remuerai ciel et terre pour te l'apporter ! — Eh bien, dit la jeune fille, je voudrais du lait de chamelle... Je crois que si j'en bois, ma santé s'améliorera, peut-être même que je guérirai ! — C'est là ton désir ? — Oui», dit la jeune fille. (à suivre...)