Le procès d'une jeune Israélienne, accusée d'«espionnage aggravé» pour avoir divulgué aux médias des informations militaires classées secrètes, s'est ouvert ce matin à huis clos à Tel-Aviv. Anat Kam, 23 ans, risque une peine de prison à perpétuité pour «divulgation de documents secrets avec l'intention de porter atteinte à la sécurité du pays» durant son service militaire obligatoire entre 2005 et 2007. Mlle Kam est accusée d'avoir profité de ses fonctions de secrétaire du général Yaïr Naveh, alors chef de la région militaire centrale - qui couvre la Cisjordanie occupée - pour s'emparer de quelque 2 000 documents classés «Top secret». Elle reconnaît avoir agi pour des motifs idéologiques. «Il était important pour moi de porter à la connaissance du public les méthodes de l'armée. Au regard de l'Histoire, ceux qui ont mis en garde contre des crimes de guerre ont été pardonnés», a-t-elle confié. Elle a transmis la plupart des documents à un journaliste du quotidien Haaretz (gauche) qui les aurait finalement restitués à l'armée. Grâce à ces documents, le journaliste avait publié une série d'articles relatifs à des détails opérationnels et des méthodes controversées de l'armée. L'un d'eux indiquait que les soldats avaient reçu pour directive de mener des assassinats ciblés contre des activistes palestiniens du Jihad islamique alors qu'il aurait été possible de les arrêter, en contradiction avec un arrêt de la Cour suprême.