Résumé de la 93e partie n Shaista n'est pas très heureuse d'apprendre que son oncle vient la chercher... Il va vous falloir remettre cela à une autre fois. — Je préférerais beaucoup aller avec Gisèle, grogna Shaista. Mon oncle n'est pas amusant du tout. Il mange, et après, ça il ronfle, et c'est d'un ennui mortel. — Vous ne devez pas parler ainsi, la gourmanda miss Chadwick. C'est impoli. Votre oncle n'est en Angleterre que pour une semaine, si j'ai bien compris, et il est naturel qu'il veuille vous voir. — Peut-être a-t-il arrangé un nouveau mariage pour moi ? s'interrogea Shaista, les traits rassérénés. Si c'est ça, ce sera amusant. — S'il en est ainsi, votre oncle vous le dira, sans aucun doute. Mais vous êtes encore trop jeune pour vous marier. Il vous faut d'abord achever votre éducation. — L'éducation, c'est aussi d'un ennui mortel, bougonna Shaista. Le dimanche matin était clair et serein. Miss Shapland avait quitté Meadowbank peu après miss Bulstrode. Miss Johnson, miss Rich et miss Blake venaient de partir. Miss Vansittart, miss Chadwick, miss Rowan et Mlle Blanche restaient seules pour assumer la charge du collège. — J'espère que les filles ne jacasseront pas trop, dit miss Chadwick, dubitative. Au sujet de la pauvre miss Springer, faut-il le préciser. — Espérons que toute cette affaire sera vite oubliée, répliqua Eleanor Vansittart. Si certains des parents m'en parlent à moi, je couperai court. Il vaut mieux, je crois, adopter une position ferme. Les élèves allèrent à l'église à 10 heures, accompagnées par miss Vansittart et par miss Chadwick. Quatre pensionnaires, de religion catholique, furent escortées au service dominical concurrent par Mlle Blanche. Puis, vers 11 heures et demie, les voitures commencèrent de se succéder dans l'allée. Miss Vansittart, très aimable, la mine altière et éminemment digne, se tenait dans le hall. Elle accueillait les mères avec le sourire, faisait venir leur progéniture et écartait, sans paraître y toucher, toutes les allusions malencontreuses au drame récent. — C'est terrible, disait-elle. Oui, terrible. Mais, comprenez-le, nous n'abordons pas le sujet ici. Toutes ces jeunes consciences... ce serait dommageable pour elles que de s'appesantir là-dessus. Chaddy était également présente pour saluer les parents qui étaient de vieilles connaissances, discuter de leurs projets de vacances, et pour leur parler de leurs filles en termes affectueux. — Je pense vraiment que tante Isabelle aurait pu venir pour me sortir, ronchonna Julia qui, en compagnie de Jennifer, écrasait son nez contre la vitre d'une des salles de classe pour observer les allées et venues. — Maman me sortira la semaine prochaine, répondit Jennifer. Papa recevait ce week-end des gens très importants, et elle n'a pas pu venir aujourd'hui. A suivre D'après Agatha Christie