Le citron est connu, depuis longtemps, pour ses pouvoirs antiseptiques. Dans les milieux populaires, quelques gouttes de citrons, dissoutes dans une cuillerée de miel ou d'huile d'olive, sont un remède contre les angines, la toux, les bronchites ou le rhume. Les Anciens en faisaient aussi un puissant antipoison. Au IIe siècle avant J.-C., le philosophe grec, Athénée, rapporte dans son fameux Banquet des Sophistes que Chlearchus, despote d'Héraclée, assassinait ses opposants, en les faisant piquer par des serpents. Or, il est surpris de voir apparaître une de ses victimes dont il croyait s'être débarrassé : cette victime a bien été mordue, mais l'homme avait pressé, sur la plaie, un citron, qu'un étranger lui avait donné. Celui-ci était au courant des pratiques du despote et, prévenant un attentat, il avait donné un citron à l'homme. Mais c'est en terre musulmane que les effets antiseptiques du citron ont été étudiés. Un médecin musulman, Ibn Jamiya, qui a été le médecin personnel de Salah Eddine al-Ayyubi (le Saladin des croisés), a écrit un ouvrage consacré au citron, et qui a été traduit en latin, y expose les propriétés du fruit et donne de nombreuses recettes. Un autre auteur musulman, le botaniste andalou, Ibn al-A'wam, préconisait le jus de citron pour soigner les plaies, pour nettoyer les blessures et les coupures ainsi que les piqûres d'insectes. Il préconisait aussi, pour soigner les eczémas, du jus de citron, additionné d'huile d'olive ou d'huile d'amandes douces.