Gélules aux plantes, huiles essentielles, sprays nasaux… De nouveaux remèdes fleurissent chaque hiver dans les herboristeries. Si les études cliniques manquent pour valider leur efficacité, de plus en plus de généralistes orientent leurs patients vers ces produits. Notamment pour prévenir les états grippaux et les infections ORL dont 80% pourraient être soignées sans antibiotiques. Nez qui coule, gorge qui gratte et sinus dans le brouillard... Les premiers froids augurent-ils un passage obligé par tous ces maux qui ramollissent notre quotidien et par la panoplie d'antibiotiques qui les accompagne ? Des études l'affirment : 80% des maladies peuvent être soignées en première intention sans antibiotique. Mieux : le mal pourrait être enrayé avant même qu'il ne s'installe. Vitamines, oligo-éléments, huiles essentielles, plantes... Ces médecines douces seraient particulièrement efficaces à titre préventif en renforçant nos défenses naturelles. Contre les allopathes qui ne jurent que par le vaccin, d'autres médecins préfèrent la phytothérapie et l'aromathérapie. Voici donc les remèdes réputés efficaces dans la prévention des états grippaux et des infections ORL. Etats grippaux Les vitamines. La grippe n'aime pas la vitamine C. « Mangez en priorité des fruits de saison comme l'orange, riche en vitamine C. En effet, dans son environnement naturel, cette dernière est moins vite dégradée et moins vite éliminée, précise un spécialiste. Si vous évoluez au milieu de personnes grippées, vous pouvez prendre de la vitamine C supplémentaire sous forme d'extraits dans des produits d'origine végétale ». Acérola ou églantier (cynorrhodon) en gélules, comprimés, pastilles. Les oligo-éléments. L'association cuivre-or-argent assure une bonne prévention contre les maladies infectieuses. Si vous êtes plutôt sujet au stress, prenez du magnésium, indispensable dans la formation d'anticorps. Les plantes. Chez les sujets fatigués sensibles à tous les microbes qui passent, le ginseng est reconnu comme immunostimulant. La grippe pouvant entraîner de sérieuses complications, surtout chez les personnes âgées, chez les personnes fragiles ou souffrant de maladies chroniques, la vaccination est vivement recommandée chez ces sujets et peut être associée à toutes les médications décrites ci-dessus. Rhinites, sinusites Les sprays nasaux. Se nettoyer tous les jours le nez est un bon moyen de se débarrasser des sécrétions propices au développement des bactéries. « Utilisez des produits à base d'eau de mer ou même un sérum physiologique, recommande un médecin. Ils permettent d'éliminer les particules toxiques que nous respirons toute la journée, qui restent dans les cils vibratoires des narines et peuvent sensibiliser les muqueuses ». Les vitamines. Avant de vous ruer sur les compléments alimentaires, consommez régulièrement des fruits et des légumes frais, sources de micronutriments protecteurs. Parmi les vedettes de saison : les épinards, les poireaux, les carottes, les oignons et le chou, un très bon désinfectant des muqueuses nasales et des sinus. Les oligo-éléments. L'eau de mer, riche en iode, peut également être prise sous forme d'ampoules, en cure de trois mois. Elle est toutefois contre-indiquée aux femmes enceintes. Les plantes. « Une à deux fois par semaine, buvez une décoction de feuilles de thym, de sarriette, d'armoise, de romarin et de cannelle, conseille un herboriste. Faites bouillir trois minutes une cuillère à soupe de chaque plante, ajoutez un clou de girofle, laissez infuser dix minutes. Puis filtrez, sucrez avec du miel et ajoutez le jus d'un citron ». L'inhalation d'eucalyptus et d'eau chaude est aussi un bon moyen de stopper l'arrivée des bactéries et des virus quand on n'aime pas se laver le nez avec un spray. Les huiles essentielles. Grand classique, l'huile essentielle d'eucalyptus est réputée pour ses vertus antiseptiques. C'est un purifiant respiratoire qui protège efficacement l'organisme contre le rhume. Si vous prenez, par exemple, le bus en période d'épidémie de rhinopharyngite, mettez sous votre nez un mouchoir sur lequel vous aurez vaporisé des préparations à base d'huiles essentielles anti-infectieuses et antiseptiques : pin, lavande, romarin, menthe poivrée... Aussi, l'inhalation d'un mélange Vicks, marjolaine ou romarin arrive à bout du rhume au bout de trois jours. Si la rhinopharyngite est associée à une otite, une sinusite ou une bronchite, un traitement allopathique est nécessaire. Maux de gorge, angines, pharyngites, bronchites Les oligo-éléments. Si vous êtes sujet aux angines et aux pharyngites, misez sur le trio cuivre-or-argent et sur l'argent seul en ampoules. « Le cuivre est un oligo-élément précieux car antiviral et anti-infectieux, fait remarqué un médecin. Pour les enfants, il vaut mieux utiliser le manganèse et le cuivre, toujours en ampoule. » Ne négligez pas non plus le fer car une anémie favorise la surinfection des voies respiratoires supérieures. Consommez des abats, des lentilles et du persil. Les huiles essentielles. « Plusieurs huiles essentielles sont efficaces en mélange : le thym, l'origan, le pin, énumère un expert, notamment chez les personnes immunodéprimées suite à un traitement ou à une intervention chirurgicale ». Attention : il est contre-indiqué de prendre ces gouttes en automédication. Les plantes. « Pour les maux de gorge, les espèces dites pectorales comme le coquelicot et la mauve sont souvent utilisées en infusion sucrée avec du miel en raison de leur action émolliente, adoucissante, fluidifiante des sécrétions et anti-inflammatoire », explique un herboriste. Essayez aussi les écorces de citron bien lavées en infusion. Pour les pharyngites, privilégiez les plantes à action antiseptique et drainante (eucalyptus, thym). Essayez aussi les cataplasmes imbibés de menthe, sur la poitrine. Consultez un médecin si le mal de gorge se déclenche et persiste plus de 48 heures ou s'il devient gênant : il s'agit peut-être d'une angine due à des streptocoques susceptibles d'entraîner des complications. Quand le corps a froid… Quand vous avez froid, la température corporelle baisse d'abord sur les zones plus ou moins dénudées : cou, mains, jambes et tête. Survient alors une contraction des microvaisseaux sanguins, qui diminue l'apport en oxygène aux muscles. Le muscle asphyxié se contracte de façon prolongée, s'enflamme, devient dur et douloureux (c'est le classique torticolis ou le lumbago). Le froid provoque aussi une diminution des défenses naturelles par diminution de la microcirculation et prédispose à l'inflammation et à l'infection par la prolifération des microbes qui, tapis dans toutes les parties de notre corps, attendent une baisse de notre système de défense pour se développer et proliférer au niveau des muqueuses respiratoires (nez, gorge, poumons, mais aussi oreilles) : et là c'est l'angine, le rhume ou la bronchite assurés… Tisanes : Révisez vos classiques - La menthe : Très aromatique, la menthe en tisane a de nombreuses vertus : toniques, stomachiques, antispasmodiques, antiseptiques, dépuratives... Idéale pour le rhume. La marjolaine : Elle contient une huile essentielle composée de principes expectorants. Egalement digestive et antispasmodique, elle a une action sédative sur les maux de ventre et les maux de tête. La camomille : Elle atténue les indigestions et les flatulences. Elle soulage également aussi les maux de gorge. Idéale pour le début des maladies d'hiver. Le romarin : Antiseptique, antirhumatismal, carminatif et stomachique. C'est un bon tonique cardiaque. Les tisanes au romarin sont utilisées pour leurs vertus fortifiantes et pour traiter les problèmes antirhumatismaux.