Récit n Le journaliste d'El Khabar, Hamid Zâatchi, qui a participé à la «Flottille de la liberté», a livré son témoignage dans l'édition de ce jeudi de son journal. Selon le récit du journaliste, les deux premiers soldats israéliens ayant pu pénétrer dans le bateau turc «Marmara» ont été vite capturés et immobilisés. Et ensuite, le nombre de soldats continuait à augmenter. Ils commençaient à utiliser des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc, mais devant la résistance des Turcs, des snipers (tireurs d'élite) israéliens ont utilisé des balles réelles. Les soldats israéliens ont menacé de tuer l'enfant du commandant du bateau pour qu'il s'arrête. L'un des soldats n'a pas hésité à diriger son arme vers la tête du bébé, âgé à peine d'une année, et a menacé de le tuer. Et ensuite le commandant du bateau a cédé, après avoir été supplié par les autres Turcs pour protéger la vie de son enfant. Après avoir pris le contrôle du bateau, le premier acte des israéliens consistait à arracher toutes les caméras placées sur le bateau pour ne pas laisser de traces de leur sauvagerie. Dans ces attaques, un Algérien a été touché à l'œil. Il s'agit de l'ex-député Douibi Mohamed, qui subit actuellement des soins en Jordanie. Après avoir libéré leurs deux soldats, les Israéliens ont attaché tous les participants et les ont sortis du bateau, y compris les blessés. Un des blessés a été contraint de se mettre debout, et devant son incapacité d'exécuter l'ordre (il a été grièvement blessé au pied), un soldat israélien a tiré, le tuant sur le coup. Une autre preuve de sauvagerie. Les participants à cette initiative de solidarité avec le peuple de Gaza ont été laissés plusieurs heures sans eau, ni nourriture, sous une chaleur suffocante. Ils ont été délestés de leurs ordinateurs portables, caméras et papiers. Ensuite, les bateaux ont été dirigés vers le port Asdoud d'Israël. Et ce n'est qu'après être arrivé à ce port qu'il a été demandé à trois journalistes d'offrir de l'eau aux autres participants à la flottille qui étaient restés attachés pendant plusieurs heures. Ils ont ensuite été conduits sous des tentes. Ne portant que des sous-vêtements, ils ont été soumis à un contrôle minutieux. L'enquête a duré près de deux heures. A la fin de l'enquête, les soldats israéliens ont conduit les membres de la flottille à la prison de Bir Sbaâ où ils sont restés près de vingt heures, raconte encore le journaliste d'El Khabar. Des sous-vêtements, des survêtements ainsi que des repas légers leur ont été servis dans cette prison. Ensuite, vers minuit, ils ont été conduits, dans des bus, vers la frontière jordanienne. Les soldats israéliens ont rendu leurs affaires et papiers aux participants à la «Flottille de la liberté». Les enquêteurs israéliens étaient d'origine maghrébine l Les soldats israéliens chargés d'enquêter sur l'identité des membres de la flottille étaient, pour la plupart, d'origines algérienne, tunisienne ou marocaine, selon le témoignage du journaliste d'El Khabar. «Un des enquêteurs m'a dit qu'il connaissait très bien l'Algérie et qu'il était d'origine algérienne et plus exactement de Constantine», témoigne le journaliste. Les enquêteurs ont tenté d'arracher des informations en s'appuyant sur leurs origines maghrébines, mais les membres de la «Flottille de la liberté» ont décidé de ne donner aucune information en l'absence d'avocats et de ne pas signer les procès-verbaux.